(Reproduction du cliché interdite sans autorisation. Droits réservés)
A la mémoire de Pierre Séailles (1919-2007) et de Jean Séailles (1915-2010)
et avec toute notre reconnaissance à Brigitte Séailles et à Edwige Séailles
"Vient alors Mlle Speranza Calo, pareille -mais jusqu'à la stupéfaction- sous la coiffure en bandeaux, dans le fourreau de la robe décolletée, à notre poétesse Marceline [Desbordes-Valmore (Douai, 1786-Paris, 1859)], tellement ressemblante, identique, copiée, revécue, qu'avec les joues appuyées à ses paumes et le regard levé, on la croirait échappée du cadre d'Hippolyte Valmore [fils de la poétesse]. C'est une première sympathie. Mais elle chante. Sur la vertu des rythmes de Schumann et de Chopin -ces archanges en l'honneur desquels se spécialisait le programme- sa voix n'a point de peine à traduire la beauté. Elle la colore de nuances chaudes, la rend plus expressive par la puissance d'une admirable déclamation lyrique. Tandis que Cortot l'accompagne d'un souffle fraternel, d'une ombre douce et lointaine, d'une enveloppante broderie, la phrase s'envole, filtrée, limpide et dorée comme un rayon, éclate sur les hauteurs en lueurs inattendues, retombe, s'accroche désespérément à la longue plainte d'un récitatif monotone et funèbre, puis repart, vivante, "sonore" dirait d'Annunzio, "comme la sonorité même de l'âme devenue manifeste hors de la bouche glorieuse". Et lorsque cette voix s'est tue, quand le feu de la gorge dont brûlaient ses accents s'est apaisé, quand plus aucun cri de douleur ou d'amour, plus un soupir, quand plus rien ne reste aux lèvres refermées, confusément l'on sent se perpétuer, dans le silence, les vibrations splendides des paroles proférées pour l'oreille où leur souvenir se suspend entre l'inquiétude de les perdre et la joie, rêvée, possible, de les éterniser." (critique signée Drean à propos du récital donné le 10 décembre 1910 avec le grand pianiste Alfred Cortot dans le cadre somptueux de la Salle Gothique de l'Hôtel de Ville de Douai, dans Le Journal de Douai, ca. 11 décembre 1910)
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Débuts : de Constantinople à Alexandrie, de
Milan à Paris
Spéranza Calo (Constantinople, 17
mai 1885-Paris, 18 février 1949), pseudonyme et abréviation de Elpis
Calogeropoulou, est une cantatrice mezzo-soprano et artiste injustement oubliée
que nous souhaitons contribuer à faire redécouvrir, à travers ce site et de
prochaines publications. Née en 1885 à Constantinople (d’autres sources
indiquent par erreur Athènes, 1886) où elle passe son enfance, Spéranza Calo
est la fille d’un peintre réputé et l’aînée de six enfants dont elle s’occupe
durant la Guerre gréco-turque de 1897. Après l’évacuation de son père, blessé à
Larissa, à Alexandrie, la famille s’y regroupe et c’est dans la communauté
grecque d’Egypte que les dons musicaux de Spéranza Calo seront décelés et
encouragés, vers 1905, par Mme Virginia Benaki (1848-1928), épouse
du grand homme d’affaires et mécène grec Emmanuel Benakis / Εμμανουήλ Μπενάκης
(1843-1929), président de la communauté grecque d’Alexandrie (1901-1911) et
futur maire d’Athènes (1914-1919), et mère d’Antonios Benakis (1873-1954),
fondateur du Musée
Benakis d’Athènes. Mme Benaki incite la jeune cantatrice
à aller étudier en Europe et celle qui allait bientôt se faire appeler
Espéranza puis Spéranza Calo se rend en Italie, à Milan, et y étudie le bel
canto auprès de Vittorio Vanzo (1862-1945), chef d’orchestre à la Scala.
Après des concerts donnés en Orient à Alexandrie, Athènes, etc., elle décide de
se rendre à Paris (ou on l’incite à s’y rendre ?) où elle s’installe,
définitivement, en 1908-1909, parfaisant ses études auprès du ténor Émile
Cazeneuve, pour le chant, de la cantatrice Rose Caron (1857-1930), pour la
déclamation lyrique, et de la cantatrice Juliette Pierron-Danbé, veuve du chef
d’orchestre Jules Danbé (1840-1905), pour la mise en scène. La carrière de
Spéranza Calo démarra véritablement lors de la saison 1909-1910, après deux
auditions de musique “étrangère” (sic) données par la revue Le
Monde Musical (dirigée par Auguste
Mangeot), les 4 novembre et 4 décembre 1909, où elle se fit remarquer
dans l’interprétation de chants populaires grecs sans accompagnement, qu’elle a
recueillis elle même. Elle fut en effet aussitôt engagée par Camille Chevillard
comme soliste des Concerts Lamoureux et y débuta, Salle Gaveau, le 6 février
1910 (le concert, initialement prévu le 30 janvier 1910, avait dû être annulé
en raison de la fameuse crue de la Seine), dans le monologue et l’air d’Iphigénie
en Tauride de Gluck et dans Le sosie / Der Doppelgänger de Schubert
(première audition de l’orchestration de Camille Chevillard). À noter que
Camille Chevillard fut l’un des témoins du mariage de la cantatrice avec Jean
C. Séailles en 1913.
Un répertoire varié et éclectique
Spéranza Calo adopta un
répertoire musical assez vaste et varié qu’elle chanta tant à Paris qu’en
province ou encore lors de plusieurs longues tournées à travers toute l’Europe.
Elle traversa souvent la Manche pour des récitals à Londres. Au cours de sa
carrière, après son installation définitive à Paris en 1908-1909, elle fit
quatre tournées en Orient (de janvier à février 1912, de novembre 1913 à
janvier 1914, de février à mars 1920, en novembre 1920, de décembre 1923 à
janvier 1924), dans l’ancien Empire Ottoman (Constantinople, Smyrne, etc.), en
Grèce (Athènes, Salonique, etc.), en Egypte (Le Caire, Alexandrie). Lors d’un
de ces voyages, Spéranza Calo chanta en Roumanie (janvier 1914) où, suite à des
concerts très applaudis, elle fut décorée par S.M. la Reine de Roumanie
Élisabeth de Wied, plus connue sous son nom d’écrivain Carmen Sylva, du
Bene-Merenti de première classe. Affectionnant le bel canto italien
qu’elle avait étudié à Milan (Cavalli, Cesti, d’Astorga, Gasparini, Legrenzi,
Marcello, Monteverdi, Sarri, Scarlatti, Stradella, etc) et qui constitua
souvent la première partie de ses récitals, son répertoire comportait également
les chants religieux de Beethoven (notamment les Six chants religieux
-dans la traduction française de Mme Camille Chevillard- et In
questa tomba oscura) et de Bach, des airs de Hændel, Mozart et de Lizt, des
lieder de Brahms, Chopin (notamment le Chant funèbre de la Pologne)
et de Schubert (L’amour et la vie d’une femme -dans la traduction
française de Mme Camille Chevillard-, Voyage d’hiver, etc.).
Ouverte aux diverses productions musicales, à travers les époques et les
nations, Spéranza Calo aimait chanter les mélodies du Norvégien Grieg, du
Tchèque Dvorak mais aussi celles des Russes Balakirev, Gretchaninov, Kopylow,
Moussorgsky, etc, des Espagnols de Falla et Granados, etc, des Italiens
Leoncavallo, Respighi, Paolo Tosti, etc, de l’Allemand Richard Strauss, etc,
etc.
Surtout, Spéranza Calo se fit
l’interprète dévouée des musiciens français, non seulement du passé plus ou
moins récent (Berlioz, Bizet, Alexis de Castillon, Chausson, Franck, Gounod,
Lalo, Guillaume Lekeu -qui avait fréquenté le “salon” de Gabriel Séailles à la
Villa des Alouettes de Barbizon-, etc.) mais aussi et surtout du présent. Parmi
les compositeurs français contemporains, elle chanta les œuvres d’auteurs tels
qu’Alfred Bruneau, Claude Debussy, Henri
Duparc, Gabriel Fauré, Jules Massenet,
Darius
Milhaud, Maurice Ravel, Albert Roussel,
Florent
Schmitt, etc, mais aussi celles d’auteurs aujourd’hui à redécouvrir
et qui souvent l’accompagnèrent et, parfois, lui dédièrent des œuvres qu’elle
contribua à divulguer : le compositeur et critique breton Jean d’Udine
(pseudonyme d’Albert Cozanet), dont elle interpréta souvent, dès 1917, les Chants
de la Jungle inspirés du roman de Rudyard Kipling ; Marguerite Debrie,
fille du sculpteur Gustave Debrie ; Mme Delage-Prat ; le compositeur
philhellène Maurice
Emmanuel, qui fut l’un des témoins de son mariage, avec Jean C.
Séailles en 1913, et dont elle créa, sous la direction de l’auteur, des
chansons bourguignonnes la même année 1913 ; l’obscur Guiseppe Gaillard ; Marc
Delmas, Grand Prix de Rome 1919 ; Lucien de Flagny ; Édouard Flament, Grand
Prix de Rome 1908 ; René Lenormand, fondateur de la société « Le Lied
en tous Pays » et père du dramaturge Henri-René Lenormand ;
Gabriel Pierné, le célèbre chef d’orchestre des Concerts-Colonne, dont elle
chanta les Ballades françaises inspirées de Paul Fort ; Rhené-Bâton,
surtout connu comme chef d’orchestre des Concerts Pasdeloup ; Joseph Guy
Ropartz ; Léo Sachs ; G. R. Simia, pseudonyme du chirurgien Gustave Richelot,
membre de l’Académie de Médecine et fondateur-président de l’Orchestre Musical
(chef d’orchestre : Henri Büsser, Prix de Rome 1893) ; Louis Vuillemin, plus
connu comme crique musical ; Henry Woollett, compositeur havrais qui lui dédia Le
refuge, du recueil Marceline ou la vie d’une femme. Huit mélodies sur
des poésies de Marceline Desbordes-Valmore (Hamelle, 1912), cycle de
mélodies récemment enregistrées par la cantatrice Françoise
Masset.
Spéranza Calo chanta
naturellement les mélodies de compositeurs étrangers installés à Paris :
l’Italien Alfred Casella, dont l’épouse Hélène Kahn-Casella était une amie
proche ; le Roumain Georges Enesco ; l’Américain Blair Fairchild, dont elle
créa les transcriptions de chansons populaires persanes ; la Russe Marie
Nageotte-Wilbouchewitch, surtout connue comme pédiatre réputée et Présidente de
la Société de Pédiatrie, épouse du neurologue Jean Nageotte ; etc.
La musique grecque
Parmi les étrangers, la
cantatrice fit la part belle à de nombreux compositeurs grecs dont elle
s’efforçait, fidèle à ses origines, de divulguer les œuvres au public français
: Émile
Riadis (1888?-1935), dont elle créa le cycle Jasmins et minarets.
Chansons orientales le 1er mars 1913 Salle Pleyel à un concert
de la Société Nationale de Musique, Dimitri Levidis (1886-1951), Petro Petridis
(1892-1978), qui lui dédia une de ses mélodies grecques, Chanson de sarclage,
Georges Poniridy (1892-1982), dont elle créa trois mélodies le 5 mars 1924
à un concert de la Société de Musique Indépendante, Mario Varvoglis
(1885-1967), qu’elle aida pendant la Guerre de 1914-1918, pour les plus connus
et significatifs, mais aussi Hélène
Covatti (mère de la pianiste Thérèse Dussaut), etc, etc. Spéranza Calo
diffusa également en France la musique grecque byzantine ainsi que les œuvres
de compositeurs grecs contemporains établis en Grèce après avoir étudié en
Europe ou en Russie : aux noms déjà cités, il convient d’ajouter ceux de Pavlos
Carrer (1829-1896), Alekos Kontis (1899-1965), Georges Lambelet (1875-1945), Leonidas Zoras
(1905-1987) -premier mari de sa belle-fille, Krino Kalomiri- et surtout celui
de Manolis
Kalomiris (1883-1962), fondateur de
deux importants conservatoires à Athènes (le Conservatoire Hellénique, en
1919, et le Conservatoire
National, en 1926, actuellement dirigé par Hara Kalomiri,
petite-fille à la fois de Manolis Kalomiris -voie maternelle- et de Speranza
Calo -voie paternelle-) et considéré comme figure de proue de l’Ecole musicale
néo-hellénique. Spéranza Calo chanta les mélodies de Kalomiris dans ses
concerts dès la saison 1912-1913, notamment le Conte de Zoï la
vieille, du cycle de mélodies Iambes et anapestes, sur des vers du
grand poète Kostis Palamas, orchestré en 1924 et donné en première audition par
Spéranza Calo aux Concerts Colonne le 15 mars 1924, de telle sorte que l’auteur
dédiera à la cantatrice plusieurs mélodies de cette suite pour chant et
orchestre, publiée à Paris en 1927 (Maurice Sénart). Par l’entremise de
Spéranza Calo, Manolis Kalomiris vint à Paris diriger ses œuvres aux Concerts
Colonne, le 5 avril 1924, et, en retour, la même année, Gabriel Pierné, vint
diriger des concerts à Athènes et orchestra la 1ère Rhapsodie de
Kalomiris. De plus, Spéranza Calo et Manolis Kalomiris, qui entretenaient une
relation artistique et amicale de longue date, au moins depuis février 1912,
devinrent parents en 1939, suite au mariage de leurs enfants Jean Séailles et
Krino Kalomiri. En outre, en 1948, Manolis Kalomiris dédia La Mort de la
Vaillante, poème symphonique en forme de ballet (Institut Français d’Athènes) à Simone
Séailles, tragiquement et prématurément disparue sans que les dons
musicaux hérités de sa mère Spéranza Calo n’aient eu le temps de s’épanouir.
En mai et juin 1919,
parallèlement aux négociations de la Conférence de Paris et à la signature du
Traité de Versailles, le premier ministre grec Eleftherios
Venizelos en personne vint assister à deux récitals donnés au
domicile même de Spéranza Calo à Antony. Plus tard, Mme Elena
Venizelos, seconde épouse de l’homme d’Etat, assistera à des récitals donnés
par la cantatrice et ses élèves.
Outre les cantiques byzantins et
la musique grecque savante, Spéranza Calo interprétait régulièrement les
mélodies populaires grecques, sans accompagnement, ou harmonisées soit par des
compositeurs grecs déjà cités soit par des compositeurs français, au premier
rang desquels Maurice Ravel. Spéranza Calo, qui avait déjà eu l’occasion de
participer à une conférence-concert du critique musical Michel-Dimitri
Calvocoressi au cours de laquelle Marguerite Babaïan interprétait les mélodies
grecques de Maurice Ravel, accompagnée par l’auteur, le 16 mars 1910, chanta
ces mêmes mélodies, accompagnée par l’auteur, à son récital du 27 mai 1913,
Salle Pleyel (voir Cahiers Maurice Ravel,
n°13, 2010, p. 174 et 192). Cependant, de l’avis du directeur du Monde
Musical, suite à un concert donné Salle Gaveau le 18 février 1925 : « nul
compositeur [grec] n’atteint la beauté et la force expressive des Chants
populaires [sans accompagnement] que Mme Speranza Calo
traduit de sa belle voix d’airain et avec les accents les plus
dramatiques » (dans Le Monde Musical, n°3-4, février 1925, p.
66). Spéranza Calo participa ainsi régulièrement au cours de sa carrière à des
conférences sur la musique hellénique avec des conférenciers aussi illustres
que l’universitaire Hubert Pernot (1870-1946) -fondateur de l’Institut
Néohellénique de la Sorbonne en 1920-, le 7 février 1924 à
Bruxelles, le 17 décembre 1927 à Paris, etc., le compositeur philhellène
Maurice Emmanuel (1862-1938), le 15 novembre 1919 à Lyon et le 12 mars 1927 à
Paris, ou Melpo Logotheti, au Congrès d’Histoire de l’Art tenu à Paris en
septembre-octobre 1921 ; Melpo Logotheti, proche de Spéranza Calo , élève
d’Hubert Pernot et lectrice de grec moderne à la Sorbonne, épousa Octave
Merlier en 1924, directeur de l’Institut
Français d’Athènes, et fonda avec son mari en 1930 les Archives Musicales de
Folklore d’Asie Mineure.
Il convient d’indiquer également
qu’à la veille de l’Exposition Coloniale de 1931, le célèbre helléniste Hubert
Pernot avait confié à la cantatrice le soin de publier un volume de Chants
populaires de Grèce dans la collection Bibliothèque Musicale du Musée de la
Parole et du Musée Guimet, co-dirigée par Hubert Pernot et Philippe Stern et
publiée à Paris par la Librairie Orientaliste P. Geuthner. Cependant,
malheureusement, ce tome, annoncé en préparation vers 1928-1930, qui aurait dû
être le troisième de la première série, celle des recueils de mélodies, ne vit
jamais le jour.
À noter que lors de ses tournées
grecques (février 1912, décembre 1913, février 1920) Spéranza Calo eut
l’occasion de donner des récitals privés au Palais Royal de Tatoï pour la
famille royale grecque.
Spéranza Calo hébergea
généreusement chez elle de nombreux musiciens grecs venus étudier à Paris,
ainsi l’’ethnomusicologue Melpo Logotheti, future épouse d’Octave Merlier, le
ténor Simos Xenos, la pianiste Lila
Lalauni (ou Lalaouni), etc., etc.
L’action de Spéranza Calo en
faveur de la musique hellénique lui valut, grâce au célèbre diplomate grec
Nicolas Politis (1872-1942), d’être distinguée en 1934 de la Croix de Chevalier
de l’Ordre National du Phénix
« en témoignage de reconnaissance pour les efforts admirables que vous
avez consacrés, pendant plusieurs années, à la diffusion de la Musique Grecque
en France ». En octobre 1945, Spéranza Calo fut également primée par
l’Académie d’Athènes.
Justes récompenses à l’artiste qui avait refusé en février 1911 l’offre aussi
généreuse que pressante du roi de Grèce Georges Ier (assassiné à
Salonique en mars 1913) de venir à Athènes enseigner au Conservatoire.
Un cœur généreux et courageux
La générosité de Spéranza Calo
est proverbiale et s’est affirmée toute sa vie durant, cependant c’est pendant
les heures sombres de l’histoire qu’elle s’est manifestée avec davantage
d’éclat. Durant la Première Guerre Mondiale, après avoir été infirmière à
Carcassonne, la cantatrice, de retour à Paris, se dévoua corps et âme à une
œuvre de charité en faveur des familles de musiciens démunis, blessés ou morts
sur le front. De nombreux documents attestent le rôle essentiel qu’elle joua,
en tant que membre bienfaiteur et membre du conseil d’administration, au bon
fonctionnement de « L’Aide Affectueuse aux Musiciens », d’octobre 1915
à avril 1919, date de la dissolution de cette association dirigée par le couple
de pianistes formé par Walter Morse Rummel et Thérèse Chaigneau-Rummel -fille
du peintre barbizonais Jean-Ferdinand Chaigneau (1830-1906) et membre du
célèbre Trio Chaigneau avec ses sœurs Suzanne Joachim-Chaigneau et Marguerite
Piazza-Chaigneau-. Il ne fut pas rare durant le conflit que le domicile des
Séailles à Paris (1, rue de Médicis), ou celui du beau-père de Spéranza Calo à
Barbizon, la villa « Les Alouettes »
(aujourd’hui hôtel-restaurant), serve de refuge momentané à des musiciens ou
leurs familles. Parmi les musiciens auquels une aide directe fut apportée,
souvent à la demande du chef d’orchestre Gabriel Pierné en personne, figurent
les compositeurs Fanelli et Varvoglis. L’action bienfaitrice de Spéranza Calo
en faveur des musiciens démunis fut reconnue et saluée publiquement lors de
l’assemblée générale du comité des Concerts Colonne du 20 avril 1918 : « Les
artistes des Concerts-Colonne, réunis en Assemblée Générale, le Samedi 20 Avril
1918, décident à l’unanimité d’adresser leur plus sincères remerciements à
Mesdames Speranza Calo-Séailles et Chaigneau-Rummel pour l’"aide
affectueuse" apportée si généreusement à quelques artistes des
Concerts-Colonne, à leurs familles et à leurs enfants ; décident, en outre,
d’inscrire au procès-verbal de leur séance les noms de ces dames bienfaitrices,
afin que dans nos archives soit désormais conservé le souvenir de leur dévouement
et de notre profonde reconnaissance ». Cette générosité se manifesta
également dans la participation à de nombreux concerts de bienfaisance tout au
long de sa carrière, ainsi par exemple pouvons nous citer plusieurs concerts
donnés en 1923, à Paris (Salle du Conservatoire), Monte-Carlo et Bruxelles, en
faveur des réfugiés d’Asie Mineure.
Durant la Seconde Guerre
Mondiale, la générosité de l’artiste allait encore se manifester, et la preuve
la plus tangible en est l’admirable livre qu’elle publia à la mémoire de sa
fille Simone
Séailles morte en déportation et en hommage à la Résistance et aux
déportés : ce livre, Figures de résistants. Simone et ses compagnons. Simone
Séailles « Violette » dans la Résistance, déportée morte pour la France,
publié aux Editions de Minuit en 1947, est une somme de témoignages
particulièrement poignants, avec une lettre-préface du général de Gaulle et une
introduction de Vercors. L’année suivante, le 29 mai 1948, Spéranza Calo et son
époux organisèrent à Antony une importante cérémonie à la mémoire de leur
fille.
Parmi les exemples du courage que
Spéranza Calo manifesta en tant qu’artiste, il convient de mentionner également
les concerts donnés à Constantinople en mars 1920. Jean C. Séailles, mari de la
cantatrice témoigne en ces termes trente ans plus tard : « À
Constantinople, les autorités françaises d’occupation veulent interdire son
concert si elle ne supprime pas les chants populaires grecs harmonisés par
Kalomiris ; elle refuse obstinément. On menace de l’arrêter et on la retient en
effet plusieurs heures dans les bureaux de l’État-major. Canelopoulos, le haut
commissaire grec, intervient et la fait libérer. On craint, si elle chante, un
attentat. Le concert a lieu cependant sous la protection des autorités et des
marins grecs et anglais. Sophie Spanoudis l’accompagne. Avant d’entrer en scène
pour chanter le célèbre Eya Molla qui risque de déclencher la tempête, Spéranza
recommande seulement : «C’est entendu, si l’on tire sur moi ne t’arrête pas, et
moi, même si je suis touchée je continuerai à chanter.» Au Phanar elle
est reçue par le patriarche [Mgr. Dorotheos, locum tenens du
Patriarchat œcuménique] et elle sera la seule femme qui ait été admise à y
chanter », devant une assistance d’archevêques, d’évêques, de prêtres,
d’enfants, d’élèves de l’Ecole du Phanar : des cantiques de Beethoven, le chant
de Kalomiris Eghia Mola, et l’hymne byzantine Ti Ypermacho et,
comme le rapporte une critique, « son succès fut immense surtout
lorsqu’elle ressuscita la Vierge de la légende qui sauva la Ville »
(dans Le Bosphore, 26 mars 1920).
Vers 1920-1921, Spéranza Calo et
son mari seront victimes de leur générosité et connaîtront des moments
difficiles en raison de ce que Jean Séailles appelle « l’escroquerie »
de Jean Galmot (impliqué dans la fameuse “affaire des rhums”, vers 1919-1920,
qui a inspiré Blaise Cendrars dans Rhum. L’aventure de Jean Galmot). Le demi-frère de Jean-Charles Séailles, Charles Paix-Séailles, est acculé au suicide en avril 1921.
Auguste Mangeot, directeur du Monde Musical, dans une lettre à Spéranza
Calo datée du 12 avril 1921, parlera en ces termes des conséquences de
l’affaire Galmot sur la situation des Séailles : « Quant à l’“incident”
Galmot, ce n’est qu’une plaie d’argent, c’est-à-dire la moins grave et la plus
guérissable de toutes, avec le courage que Jean et vous possédez. Elle vous
obligera peut-être à être moins bonne que vous n’en avez l’habitude et c’est en
cela qu’elle vous fera le plus souffrir ». Spéranza Calo et son mari
seront contraints de transformer provisoirement la propriété familiale d’Antony
en pension de famille, sans que la cantatrice ne renonce à ses activités
artistiques, jusqu’à ce que l’invention du “lap” ne ramène la prospérité au
sein de la famille.
Vie privée à Paris et Antony
En février 1913, Spéranza Calo
épousa Jean Charles Séailles (1883-1967), fils du célèbre professeur de
philosophie en Sorbonne Gabriel Séailles (1852-1923) et de l’artiste peintre
Octavie-Charles Paul-Séailles (1855-1944), avec lequel elle s’installa, avant
le printemps 1918, à Antony, 22 rue de Verrières (l’adresse devint ensuite 54
avenue du Bois de Verrières). La belle propriété d’Antony, malheureusement
détruite en 1971, comprenait une demeure ancienne et un beau jardin orné de
cerisiers où Spéranza Calo prenait un soin tout particulier des rosiers. A
partir des années 1930, la cantatrice, qui avait déjà une école de chant à
Paris (dont l’adresse changea au fil des ans), profita d’une autre résidence
familiale, au 86, rue d’Assas.
Spéranza Calo eut quatre enfants
: Jean Séailles (1915-2010), qui épousa en premières noces, en 1939, la
pianiste Krino Kalomiri (1913-1982), fille du compositeur grec Manolis
Kalomiris (1883-1962) ; Simone Séailles
(1917-1945) ; Pierre Séailles (1919-2007) ; et Violette Séailles (1926-1966),
de santé précaire. A l’exception de Violette, tous les enfants de Spéranza Calo
s’engagèrent dans la Résistance, initialement à l’insu de leur mère : Simone (“Violette”)
et Pierre (commandant “Pierrot-Gaston”) s’illustrèrent dans le réseau
Sylvestre-Farmer du capitaine “Michel”, Michael Trotobas
(1914-1943), ou Organisation Franco-Anglaise Capitaine Michel (OFACM), que
Pierre Séailles dirigea à la mort de son chef ; Jean Séailles (commandant “Grégoire”)
et son épouse Krino s’engagèrent dans le maquis Saint-Mars-du-Désert en Mayenne
que Jean organisa tout en étant chef adjoint du réseau Aristide-Buckmaster et
chef départemental des FFI. Pierre Séailles fut honoré du Distinguished Service
Order (DSO), de la Légion d’honneur (chevalier), de la Croix de guerre
1939-1945, de la médaille de la Résistance avec rosette, de la Croix de guerre
belge et fut nommé officier Léopold II ; Jean Séailles de la Croix de Guerre
avec palme et de la médaille de la Résistance ; sa femme Krino Kalomiri de la
Croix de Guerre avec palme ; cependant, la famille paya un lourd tribut puisque
Simone Séailles, après son arrestation par la Gestapo dans un café de l’avenue
de Wagram à Paris le 21 janvier 1944, mourut des suites de sa déportation à
Ravensbrück (matricule 47.182). Cette disparition allait accabler sa mère qui
n’allait pas tarder à la suivre dans l’au-delà. La cantatrice, son mari et
leurs deux filles reposent dans un caveau familial de l’ancien cimetière
d’Antony (division D585, le tombeau est orné d’un superbe portrait de profil de
Simone
Séailles sculpté par Jan et Joel Martel), Antony
où une rue porte le nom de la résistante et déportée Simone Séailles.
Spéranza Calo et Jean Séailles : les beaux-arts
et le “lap”
Fille d’un peintre réputé de
Constantinople, qui se distingua dans l’art du portrait et la décoration
d’église, Spéranza Calo a une grande sensibilité artistique. Elle est amie avec
Henri Matisse, vers la Première Guerre Mondiale à l’époque des concerts de la
société Lyre et Palette dans l’atelier du peintre Emile Lejeune à Montparnasse
(6, rue Huyghens) ; sa belle-mère est peintre barbizonaise ; son beau-père,
Gabriel Séailles, est l’ami de nombreux artistes, comme Rodin, et est l’auteur
de plusieurs essais sur les Beaux-Arts dont un Essai sur le génie dans l’art
ou un Léonard de Vinci ; le peintre Alfred Agache fut témoin au mariage
de la cantatrice (au sujet de ce peintre voir l’excellente récente thèse de
doctorat inédite d’Eusebia
Garit, Alfred Agache (1843-1915). Un
langage symbolique en marge du symbolisme, Université de Lille III, 26
novembre 2010), etc. Spéranza Calo et son mari inventent et brevettent au
lendemain de la Première Guerre Mondiale le lap, en 1923, une nouvelle matière
qui embellit le ciment en le revêtant d’émaux lapidaires et en lui conférant la
beauté et l’éclat du marbre. Le lap, dont le nom évoque l’art antique des
lapidaires, se prête idéalement à la reproduction d’œuvres picturales. Dès
lors, Spéranza Calo partagera son temps entre la musique et les beaux-arts.
Elle reproduira sur des panneaux en lap, signés des initiales « SCS »,
les peintures et cartons de nombreux artistes peintres et sculpteurs :
Marcel Amiguet ; Aronson ;
Jacques Aubrun ; Caildwell ; Jean Carlu ; Centore (Denise ?) ; Chauvel ; Claude
Coquerel ; Henriette Crespel ; Alice Descorps (A. Desc) ; Yvonne Detraux ;
Raoul Dufy ; Jean Dupas ; Léonard-Tsuguharu Foujita ; Charles Fouqueray ;
Pentcho Georgieff ; Giorgos / Georges Gounaro ; Jacques Grüber (parfois
orthographié Gruber) ; Alfred-Auguste Janniot ; Francis Jourdain ; Paul Jouve ;
Kent ; Renée Kinsbourg ; Xavier de Langlais ; Henri Laurens et son fils
Paul-Albert Laurens (dans les ateliers duquel, au 126 boulevard Montparnasse,
elle donna un concert le 5 juin 1920 avec la violoniste Yvonne Astruc et la
pianiste Marguerite Debrie) ; Léon Leyritz (ami fidèle de Maurice Ravel dans
les dix dernières années de la vie du compositeur) ; Loukidès ; Henri-Marcel
Magne ; Jan et Joël Martel (qui réalisèrent notamment un grand bas-relief
représentant Claude Debussy pour le fronton de la propriété d’Antony et un
autre bas-relief représentant Simone Séailles pour orner la tombe de la
résistante) ; André E. Marty ; José Mingret (objet d’une récente exposition en
2013-2014 à Mâcon) ; Pers ; Picart Le Doux (Charles ou son fils Jean ?) ; Henri
Rapin ; Riom ; Mlle Lucie Roisin ; Georges Saupique ; Carlos Schwabe
; André Schefer ; Andrée Séailles (1891-1980), belle-sœur de Spéranza Calo ; Paul
Simon ; Yvonne Sjoestedt ; John Tandy ; René Vincent ; Gerda Wegener ; Léon
Zack ; etc.
Les œuvres reproduites par
Spéranza Calo sont des pièces uniques, le principe du lap ne permettant pas la
duplication. Le lap, produit notamment dans une manufacture de la société LAP
d’Antony , fut présenté au Salon d’Automne de 1924 et, quelques mois plus tard,
à l’Exposition des Arts Décoratifs de 1925 dans plusieurs pavillons (Palais du
Livre, Pavillon grec, Pavillon du Printemps « Primavera », Maison de tous) et
par la suite, régulièrement, dans la propriété d’Antony lors d’expositions en
plein air alliant souvent les beaux-arts et la musique, par exemple le 21 mai
1927 (exposition de la frise de la Gare de Saint-Amand-les-Eaux -Nord- réalisée
par Yvonne Sjoestedt), en juin 1928 (où l’exposition fut inaugurée par Paul
Léon (1874-1962), directeur des Beaux-Arts et académicien), du 22 juin au 7
juillet 1929 ou encore du 22 juin au 6 juillet 1930... Notamment Isadora Duncan
et sa troupe se produisirent à l’improviste dans la propriété d’Antony...
Outre les possibilités offertes
aux artistes par ce nouveau moyen d’expression, le lap sera largement utilisé
en architecture et en décoration d’extérieur et d’intérieur : il fut ainsi
utilisé en devanture des magasins « Nicolas », pour les revêtements
des colonnes de l’église de Deauville ou pour la chapelle du paquebot « Normandie »,
et on peut admirer aujourd’hui encore des monuments décorés avec le lap. À
Paris, on admirera les piliers et pilastres en lap de « La
Coupole » (102 boulevard Montparnasse) ou la façade de la
galerie des «Trois Quartiers» (boulevard de la Madeleine). En province, on
retrouve l’utilisation architecturale du lap à la Halle Centrale de Reims, dans
le vestibule de la Chambre
de commerce et d’industrie de Cambrai, dans le hall de la Gare SNCF
de Saint-Amand-les-Eaux (splendide frise d’Yvonne Sjoestedt, 1927), etc.
Joseph Gruber écrivit ceci à
propos de l’invention du lap : « M. Séailles a trouvé une matière qui
enrichit singulièrement le vocabulaire propre au décor de la vie. Mais il est
aussi le seul à savoir en faire des phrases ».
Une cantatrice qui marqua son époque
Spéranza Calo, à la voix
d’airain, est à n’en pas douter une cantatrice importante du premier tiers du
XXe siècle qui marqua la vie musicale parisienne. Comme un critique le souligna
: « Mme Speranza Calo ne croit point, comme tant d’autres
artistes, qu’il n’y a plus eu, depuis Beethoven ou Schumann, de musiciens. Elle
connaît la jeune école musicale française [...]. Mme Speranza Calo
sait détailler à merveille les lignes mélodiques un peu tourmentées mais si
expressives des compositeurs modernes et elle connaît l’art d’extérioriser
jusqu’aux moindres nuances de la pensée de ceux-ci » (Paul Chatel,
dans Le Guide Musical, n°23-24, 8-15 juin 1913, p. 447‑448). Le
compositeur Paul le Flem, dont chacun sait sa contribution musicale au précieux
recueil de mélodies populaires grecques de l’île de Chio (mission de 1898 et
1899, publiée en 1903), était sensible à l’art vocal de Spéranza Calo qu’il
jugeait ainsi, à propos d’un concert de musique grecque donné le 28 février
1923 Salle du Conservatoire : « L’art de Mme Spéranza Calo
est sobre ; la voix veloutée dans le médium, unit le pathétique et la douceur ;
qualités qui se firent valoir dans d’admirables cantiques byzantins, dans des
chants populaires présentés sans accompagnement et à travers quelques pages des
compositeurs Calomiris, Levidis, Petridis » (dans Comoedia, 5
mars 1923). Soliste des Concerts Lamoureux, elle fut engagée régulièrement par
l’impresario Paul Boquel puis, à partir de juin 1914, par Jos. J. Schurmann,
qui fut l’impresario de Sarah Bernhardt. La guerre de 14-18 tout d’abord puis
la ruine familiale au début des années 1920 freinèrent sa carrière de
cantatrice, mais n’entamèrent en rien son talent. Certes les concerts se firent
plus rares durant l’entre deux-guerres, et eurent lieu dans des lieux de plus
en plus intimes, en particulier dans son atelier-école de chant (qui changea
plusieurs fois d’adresse : 280, boulevard Raspail ; 54, rue Bonaparte, où
eurent lieu des concerts dans les années 1932-1934 ; 17, rue Bellechasse, où
eurent lieu des concerts en 1935 ; 8, rue Garancière, où eurent lieu des
concerts dans les années 1937-1939 ; 46, rue Vavin) ou dans les salons de son
domicile parisien (86, rue d’Assas, où furent organisés des concerts d’élèves
de 1935 à 1947). Pour se convaincre du talent de cette cantatrice à la voix
chaude, il suffirait de citer les tournées couronnées de succès qu’elle réalisa
en province avec le pianiste Alfred Cortot (en décembre 1910 et mars 1912) ou
avec Marius-François Gaillard (en décembre 1919) -qui n’allait pas tarder à
s’illustrer comme compositeur, notamment pour le cinéma-, les concerts donnés à
Londres, aussi bien au Bechstein Hall (actuel Wigmore Hall) que dans les
salons de la Duchesse de Rutland, pendant les fêtes du couronnement de Georges
V (en juin 1911), les concerts donnés avec des interprètes aussi brillants que
Marcel Dupré (Salle Gaveau, le 17 mai 1920 et le 8 mai 1927), Tasso Janopoulo
(ou Yannopoulo) (le 7 février 1924 à Bruxelles et le 27 mai 1927 à Paris à
l’ancien Conservatoire), l’organiste Joseph Bonnet (récitals en 1911
et 1912) ou Joaquin Nin, le grand pianiste espagnol (catalan) (à Bruxelles le
12 novembre 1912), qui lui dédia d’ailleurs l’un de ses chants populaires
espagnols. Il conviendrait également d’évoquer ce récital donné par la
cantatrice le 27 mai 1913, Salle
des Agriculteurs ; presque tous les compositeurs qu’elle
interprétait ce soir-là l’accompagnaient au piano : Alfred Casella, René Lenormand,
Maurice
Ravel, Florent
Schmitt et Louis Vuillemin. Malgré sa présence scénique saluée par
la plupart des critiques, Spéranza Calo ne joua cependant pas de grands rôles
au théâtre, sauf de très rares exceptions (Charlotte dans Werther de
Massenet au Grand Théâtre de Genève le 28 février 1911, Carmen au
Théâtre de Cannes le 15 mars 1920), et se voua, comme ses illustres
contemporaines Jane Bathori et Marguerite Babaïan, aux mélodies et aux lieder,
préférant visiblement l’atmosphère intime des récitals et des concerts de
musique de chambre. Un critique ne disait-il pas : « Douée d’un
magnifique organe de mezzo-soprano dramatique, dont elle se sert avec une
simplicité, un naturel, qui en double le prix, Mme Speranza Calo,
grâce à l’eurythmie de ses gestes et de ses attitudes, à l’hellénisme (qui
n’est nullement de parade ou d’emprunt, [...]) de son art, aurait pu
ambitionner de faire une brillante carrière au théâtre, et l’on peut s’étonner
qu’elle n’y ait pas songé. Cela nous prive très probablement d’une belle
interprète lyrique » (dans La Page Musicale, n°44, 5 novembre
1937, p. 1.). Durant toute sa carrière, Spéranza Calo contribua à divulguer non
seulement la musique grecque mais aussi la musique de jeunes compositeurs
français ou installés à Paris et, si elle délaissa progressivement les
planches, des années 1920 à sa disparition, elle forma plusieurs générations de
chanteurs.
Par chance, il subsiste quelques
enregistrements d’assez bonne qualité de Spéranza Calo dans l’interprétation de
mélodies populaires grecques sans accompagnement. Ces enregistrements furent
réalisés le 22 avril 1913 à la Sorbonne par Ferdinand Brunot, fondateur des
Archives de la Parole (1911-1928). Nous remercions ici vivement M. Pascal
Cordereix, conservateur au département de l’audiovisuel de la
Bibliothèque Nationale de France et vice-président de l’Association
française des détenteurs de documents audiovisuels et sonores (AFAS),
de nous avoir informé de l’existence de ces enregistrements et de nous en avoir
facilité l’obtention d’une copie. Ces précieux enregistrements provenant de
trois disques différents de la marque Pathé sont désormais (depuis 2009)
audibles et téléchargeables sur Gallica -le portail numérique de la BnF-: disque
1
(Légende de pâtre) ; disque
2 (Une smyrniote à la fenêtre ; Chant d’amour) ; disque
3 (Chant d’amour gai ; Chant de berger). A noter
que la cantatrice réalisa d’autres enregistrements à Paris, tant de mélodies
pour voix et piano (de Manolis Kalomiris, Beethoven et Blair Fairchild) que de
mélodies populaires grecques sans accompagnement, le 27 janvier 1939, mais
malheureusement la qualité de ces enregistrements est mauvaise en raison du
piètre état de conservation des disques. Quoiqu’il en soit, les enregistrements
de 1913 montrent que Spéranza Calo-Séailles fut sans doute l’une des premières
cantatrices à enregistrer des mélodies populaires grecques sans accompagnement,
neuf ans après l’enregistrement à Paris, en 1904-1905 (Fonotipia / Société
française de phonotypie), d’environ une dizaine de mélodies populaires
grecques, accompagnées au piano , par le baryton grec Aramis, pseudonyme de
Pericles / Périclès/ Periklis Aravandinos (Janina, 1854? ou 1859?-Paris, 1932),
autre artiste grec résidant à Paris.
Pour terminer ces quelques lignes
sur Spéranza Calo-Séailles, citons les vers placés par Jean Séailles en exergue
de l’ouvrage qu’il consacra à son épouse regrettée :
Elle fut généreuse
noble
et belle
elle a beaucoup
donné
elle a beaucoup
souffert
« Aimez ce que
jamais
On ne verra deux
fois »
Enregistrements connus
- 22 avril 1913, Paris (Archives de la Parole de la Sorbonne, directeur : Ferdinand Brunot) : mélodies populaires grecques sans accompagnement ; enregistrements de bonne qualité sur disques Pathé désormais (depuis 209) audibles et téléchargeables sur Gallica -portail numérique de la BnF- : disque 1 (Légende de pâtre) ; disque 2 (Une smyrniote à la fenêtre ; Chant d’amour) ; disque 3 (Chant d’amour gai ; Chant de berger)
- 27 janvier 1939, Paris : mélodies populaires grecques sans accompagnement ; mélodies pour voix et piano ; enregistrements inédits.
Concerts radiodiffusés sur la T.S.F. connus (pas d’enregistrements)
1.
15 janvier 1925 (Paris P.T.T.).
2.
26 février 1925 (Paris P.T.T.).
3.
4 avril 1925 (Tour Eiffel).
Œuvres dont Spéranza Calo-Séailles est la dédicataire (ordre
chronologique)
1.
Henry Woollett,
compositeur havrais, Le refuge,
septième mélodie du recueil Marceline ou la vie d’une femme. Huit mélodies
sur des poésies de Marceline Desbordes-Valmore, Paris, J. Hamelle
(J.6511.H.), [1912]. L’intégralité de ce recueil a été enregistrée au mois de
juillet 2009 à Sigean par la soprano Françoise
Masset et le pianiste Nicolas
Stavy, enregistrement qui a paru fin 2009 sous forme de CD pour le label Solstice
: Les Compositeurs de
Marceline Desbordes-Valmore. Le 7 décembre 2009, Françoise Masset,
Nicolas Stavy et la comédienne Sabine Haudepin ont donné au Théâtre Municipal
de Douai un Concert-lecture Marceline Desbordes-Valmore lors duquel fut
notamment interprété Le refuge. (1 exemplaire du recueil de partitions est conservé au Département de musique de la BnF 2 rue de Louvois [4-Vm7-125] ; 1 autre exemplaire est conservé dans les archives Calo-Séailles, 1 copie de ce dernier exemplaire à été déposé à la Bibliothèque municipale de Douai)
2.
Émile Riadis (compositeur
grec installé à Paris de 1910 à 1915), Chansonnette
orientale, mélodie pour voix et piano du, sur des paroles de Miltiadis
Malakassis. Parue dans la revue d’avant-garde Les Feuilles de Mai (Art,
poésie, mouvement social), n°1, novembre-décembre 1912-janvier 1913, p.
28-29.
3.
Blair Fairchild
(compositeur américain installé à Paris), Deux
chants populaires persans, pour chant et piano, recueillis et
harmonisés par..., traduction française de Georges Lemierre, Paris, A. Durand
& Fils (D.&F. 10183), 1922. 1. Kouh beh kouh (Errant par la
montagne). 2. To keh az khordané méy (O toi qui pour avoir bu du vin).
Se procurer la partition : Di-Arezzo
4.
Petro J.
Petridis (compositeur
grec), Chanson de sarclage
(populaire), troisième mélodie du recueil de Quatre mélodies grecques pour
chant et piano, Paris, Maurice Senart (E.M.S. 4955), 1922. Se procurer la
partition (© Salabert, SLB 3792) : Di-Arezzo
5.
Joaquín Nin (pianiste
et compositeur espagnol-catalan), Primera
canción gallega (Première
chanson galicienne), dans le recueil Vingt chants populaires
espagnols / Veinte cantos populares españoles, 2e cahier,
Paris, Max Eschig (M.E. 1391), 1924. Se procurer la partition : Di-Arezzo
(cahier 1) ; Di-Arezzo
(cahier 2)
6.
Manolis
Kalomiris (compositeur grec), Iambes
et Anapestes. Herbes magiques (1914). Suite pour chant et orchestre,
paroles du poète Kostis Palamas, Paris, Éditions Maurice Senart (E.M.S. 7207),
1927.
Bibliographie sélective sur Spéranza Calo-Séailles
- Speranza Calo-Séailles 1885-1949, Anthony, 1950, 35 p.+illustrations en couleurs (ouvrage anonyme mais rédigé par Jean C. Séailles, mari éploré de la cantatrice, tiré à 500 exemplaires sur vélin de Rives)
- SAINT-AIGNAN, Bernard, Les Séailles. Une famille d’artistes, Suresnes, Junes et fils, 1979.
- FIRINO, Yvonne, « Portrait de deux femmes remarquables à Antony : Speranza Calo Séailles, Simone Séailles, résistante-déportée », Antony d’hier et d’aujourd’hui. Bulletin de l’Association pour la Promotion du Patrimoine d’Antony (APPA), n°4, 1991, p. 57‑65.
- ΚΑΛΟΜΟΙΡΗΣ, Μ., Η ζωή μου καί ή τέχνη μου. Άπομνημονεύματα 1883-1908, Athènes, Nefeli, 1998, p. 165-166. (KALOMIRIS, Manolis, Ma vie et mon art. Mémoires 1883-1908, texte en grec moderne uniquement)
- DIAMANTOPOULOU-CORNEJO, Dimitra, Les mélodies pour une voix et piano d’Emile Riadis : aspects esthétiques entre les musiques française et grecque au début du XXe siècle, Tours, Université, 2001, p. 531-533 et p. 715-716.
- SÉAILLES, Jean, « Speranza. Une Grecque chez les Séailles », Rebelles et résistants. Histoire du maquis de Saint-Mars du Désert, [Bonneuil-sur-Marne], [Impr. Reprographica], sans date [ca 2006], p. 141-143.
- CORNEJO, Manuel et Dimitra DIAMANTOPOULOU, « Quelques précisions sur la genèse des Mélodies populaires grecques harmonisées par Maurice Ravel : des dix mélodies initiales aux six mélodies éditées », Cahiers Maurice Ravel [éditions Séguier], n°13, 2010, p. 149-192.
- CORNEJO, Manuel, « Documents Ravel dans les ventes et collections publiques et privées. Lettre autographe signée de Maurice Ravel inédite à Spéranza Calo-Séailles », Cahiers Maurice Ravel [éditions Séguier], n°16, 2013-2014, p. 152-156.
Périodiques musicaux dont Spéranza Calo fit la une
- Le Monde Musical, n°22, 30 novembre 1910.
- Le Monde Musical, n°12, 15-30 décembre 1919.
- Le Courrier Musical, n°8, 15 avril 1920.
- La Semaine Musicale, n°20, 15 mai 1920.
- Le Courrier Musical, n°10, 15 mai 1925.
Bibliographie sur le “lap”
1.
Les Produits “Lap” cinaux lapidaires-procédés
Séailles : Le lap. Exposition internationale des Arts Décoratifs Paris 1925
Diplôme d’honneur et médaille d’or, Paris, G. Desgrandchamps éditeur, ca.
1925-1926, 42 p. (un exemplaire est consultable à l’Institut national d’histoire de l’art ou INHA
à Paris [8 Piece 16591])
2.
TEMPORAL,
Marcel (mari de la cantatrice Marcelle Gerar, interprète et proche amie de
Maurice Ravel), « L’exposition du Lap », Art et Industrie, 10
juin 1928. (la parution de cet article est simultanée avec une exposition de
Lap à Antony et une fête organisée par Marcelle Gerar dans le jardin du
domicile de Maurice Ravel à Montfort-l’Amaury, « Le Belvédère », afin
d’inaugurer le buste de Maurice Ravel par Léon Leyritz…)
3.
GRUBER,
Jean-Jacques, « Le Lap, ses artistes et ses techniques », Échos d’Art,
1er février 1929.
4.
Exposition internationale des Arts décoratifs et
industriels modernes. Paris 1925. Rapport général. Section artistique et
technique, Paris, Larousse, 1925-1931, 12 vols. (vol I : Liste des
récompenses)
5.
DESCORPS, Alice (signé A. Desc), « Matière
nouvelle », ABC-Magazine, n°140,
septembre 1936.
6.
FIRINO, Yvonne, « Un matériau révolutionnaire : le
LAP », Antony d’hier et
d’aujourd’hui. Bulletin de l’Association pour la Promotion du Patrimoine
d’Antony (APPA), n°4, 1991, p. 71-80.
7.
CHOUBARD, Alain, Les
matériaux nouveaux ou réintroduits dans la sculpture française entre 1880 et
1940, thèse de doctorat en histoire de l’art, Bruno Foucart (direction),
Université de Paris IV, 1999.
8.
BUISSON, Sylvie et Dominique, Léonard-Tsuguharu
Foujita, Paris-Courbevoie, ACR
Edition (Grandes Monographies), 2001. ISBN 2-86770-149-X
9.
Espace Tajan. Paris.
Lundi 21 et mardi 22 mai 2001. Arts Décoratifs du XXe siècle,
Paris, Espace Tajan, 2001, n°178 p. 149. (catalogue de vente, un panneau en lap
de Foujita)
10. SAADE,
Gaby, « Le Lap », Espace Tajan. Paris.
28 mai 2002. Arts Décoratifs du XXe siècle, Paris,
Espace Tajan, 2002, p. 123. (catalogue de vente ; voir le descriptif de quatre
panneaux en lap de Foujita et un de Alfred Janniot, n°88-92 p. 123-130)
11. Espace
Tajan. Paris. 26 novembre 2002. Arts Décoratifs du XXe siècle,
Paris, Espace Tajan, 2002, n°102-103 p. 88, n°105 p. 90, n°143 p. 136.
(catalogue de vente, trois panneaux en lap de Foujita et un de Dufy)
12. « Qu’est-ce
que “le lap” », Art and
Development. Antiques Broker. Newsletter, 2, janvier 2006.
13. Art
déco. Vente. Paris, Hôtel Dassault, 23 mai 2006. Artcurial-Briest-Le
Fur-Poulain-F. Tajan ; commissaire-priseur, Me François Tajan,
Paris, F. Marcilhac, 2006. (catalogue de vente ; un panneau en lap de Foujita)
14. Espace
Tajan. Paris. Mercredi 29 novembre 2006. Arts Décoratifs du XXe
siècle, Paris, Espace Tajan, 2006, n°159 p. 111. (catalogue de
vente ; un panneau en lap de Foujita)
15. Art
Nouveau - Art Déco, Vente du mardi 24 avril 2007, Aguttes-Neuilly/Seine.
(un bas-relief
de Jan et Joël Martel, La Danse, lot n°35 ; certificat
d’authenticité de Pierre Séailles daté du 7 janvier 2007)
16. Espace Tajan.
Paris. Mardi 12 juin 2007. Arts Décoratifs du XXe siècle,
Paris, Espace Tajan, 2007, n°64-65 pp. 62-63. (catalogue de vente, deux
panneaux en lap de Foujita)
17. Espace Tajan.
Paris. Mercredi 10 décembre 2008. Arts décoratifs du XXe siècle,
Paris, Espace Tajan, 2008, n°48-49 p. 43. (catalogue de vente ; deux panneaux
en lap de Foujita -un lapin, un chat-)
18. SAADE,
Gaby, « Le Lap », Arts Déco.
Paris. Artcurial. 2 juin 2009, Paris, Artcurial, 2009, p. 50.
(réédition du texte du catalogue de vente du 28 mai 2002 ; deux panneaux
en lap de Foujita, n°27 et n°60)
19. Tajan.
Monte-Carlo. Café de Paris. Mardi 28 juillet 2009. Art moderne. Art
contemporain & Design, Paris, Tajan, 2009, n°58-59, p.
68-69. (catalogue de vente, deux panneaux en lap de Raoul Dufy signés D. et
S.C.S.)
20. SÉAILLES, Jean, La manufacture d’art d’Antony,
édition à compte d’auteur, décembre 2009, 36 p. (nombreuses planches en
couleur : Foujita, p. 6, 8, 9, 13, 14, 36 ; Janniot, p. 10 ; Raoul Dufy,
couverture, p. 11, 27 ; Gounaro, p. 12, 16-17 ; Léon Leyritz, pp. 14-15, 25 ;
Jan & Joel Martel, p. 15, 18, 34 ; André E. Marty, p. 20 ; José Mingret, p.
21 ; Gruber, p. 25 ; Aubrun, p. 26 ; Devi Tuszynski, p. 35 ; Dino Abidine, p.
37 ; Charles Fouqueray, p. 37 ; etc.) (un exemplaire est consultable à Bibliothèque
Municipale d’Antony ; deux autres exemplaires ont été déposés en
juin 2010 à la bibliothèque de l’INHA (2, rue Vivienne
: site de la BnF Richelieu : cote 4 Pièce 20115) et à la Bibliothèque des
Arts Décoratifs (111 rue de Rivoli, bibliothèque où l’ouvrage
devrait être bientôt consultable) ; voir un compte-rendu de l’ouvrage dans : Vivre
à Anthony. Bulletin municipal officiel, n°246, p. 34 (30€, pour
passer directement commande : Mme Jean Séailles, 23, rue de
Raye-Tortue, 92350 Le Plessis-Robinson)
21. DOUCHIN, Alexis (responsable des archives communales d’Antony),
Promenades à Antony. Le patrimoine.
Industries & savoir-faire innovants, Antony, Ville d’Antony, 2011, p.
7-8. (plaquette disponible en PDF ici)
22. DOUCHIN, Alexis, Promenades
à Antony. Le patrimoine. Gens de lettres et artistes, Antony, Ville
d’Antony, 2012, p. 5. (plaquette disponible en PDF ici)
23. DELAPLACE, Yves (Dr), José Mingret 1880-1969
[Catalogue de l’exposition 16 novembre 2013-16 février 2014], préface de Marie
Lapalus (conservateur en chef des Musées de Mâcon), Mâcon, Musées
de Mâcon, novembre 2013.
24. DOUCHIN, Alexis, LAP. Le ciment-roi de l’Art
Déco [plaquette de l’exposition à la Maison des
Arts d’Antony 17 septembre-2 novembre 2014], Antony, Ville d’Antony-Maison
des Arts, 2014, 20 p. (en vente 6 € à la Maison des Arts d’Antony, RER Antony)
Bibliographie sur la participation des enfants de Spéranza
Calo-Séailles à la Résistance
1.
Figures de résistants. Simone et ses compagnons.
Simone Séailles « Violette » dans la Résistance, déportée morte pour la France,
lettre-préface du général de Gaulle, introduction par Vercors, Paris,
Éditions de Minuit, 1947, 204 p. (tiré à 1.500 exemplaires ; un
exemplaire consultable à la Bibliothèque Sainte-Geneviève
à Paris [4 L SUP 1988 RES])
2.
RÉMY*, Avec les ch’timis. Le réseau Sylvestre-Farmer
(ex réseau "W-O"), Paris, France-Empire, 1974, 325
p. * = Gilbert Renault
(1904-1984)
3.
LHEUREUX, Danièle, Les Oubliés de la Résistance :
Sylvestre Farmer, Paris, France-Empire, 1988, 439
p. ISBN 2-7048-0587-3 épuisé
4.
FIRINO, Yvonne, « Portrait de deux femmes
remarquables à Antony : Speranza Calo Séailles, Simone Séailles,
résistante-déportée », Antony d’hier et
d’aujourd’hui. Bulletin de l’Association pour la Promotion du Patrimoine
d’Antony (APPA), n°4, 1991, p. 66-70.
5.
BERTAUX, Pierre (1907-1986), Mémoires interrompus,
Hansgerd Schulte (ed.), Paris, Presses Sorbonne Nouvelle, 2000, p. 201-202.
ISBN 2-910212149
6.
LHEUREUX, Danièle, La Résistance « Action-Buckmaster ».
Sylvestre-Farmer..., Roubaix, Le Geai Bleu
éditions, 2001-2002, 2 vols., 175 p.+264 p. (Prix littéraire de la
Résistance 2003 ; vol. I, 2001 : ... Avec le capitaine “Michel” ISBN
2-914670-01-X ; vol. II, 2002 : ... Après le capitaine "Michel"
ISBN 2-914670-04-04)
7.
Commandant GREGOIRE* (Chef départemental des FFI), La
Résistance Armée. Histoire du Maquis de Saint-Mars-du-Désert. Vue d’ensemble de
l’action des FFI sur la limite nord Sarthe-Mayenne. Suivie de la liste
chronologique des coups de main et de la liste des membres de la Résistance,
Rennes, Le Patriote de l’Ouest (Les Cahiers de la Résistance de l’Ouest), sans
date, 30 p.+photos. * = Jean Séailles
8.
« Résistance et Maquis. Sur les arrières du front
allemand de Normandie en 1944 », Debout-Accrochez.
Gazette des Anciens, juillet 2002.
9.
« Le maquis de Saint-Mars-du-Désert », Debout-Accrochez.
Gazette des Anciens, mars 2003.
11. SEAILLES,
Jean, Rebelles et résistants. Histoire du maquis de Saint-Mars du Désert,
[Bonneuil-sur-Marne], [Impr. Reprographica], sans date [ca 2006], 149 p.
12. Libre
Résistance. Bulletin d’information et de liaison, anciens des Réseaux de la
Section F du S.O.E. (Special Operations Executive), Amicale BUCK, n°20, 2e
trimestre 2007 ; et correctif dans n° 21, 3e trimestre 2007.
13. « Résistance
et maquis. Jeunesse dans la guerre », Debout-Accrochez.
Gazette des Anciens, juillet-août 2007.
14. « Hommage
à Pierre Séailles », La
Lettre de la Fondation de la Résistance, n°52, mars 2008, p. 13.
15. LHEUREUX,
Danièle, De Sylvestre-Farmer à Libre
Résistance. Avec les Séailles. De l’ombre à la lumière, Bouvignies, Nord Avril, 2014, 176 p. ISBN
2-36790-034-6
Liste non exhaustive d’anciens
élèves de Spéranza Calo-Séailles (si vous êtes parent(s) de l’une des
personnes de cette liste, n’hésitez pas à nous contacter)
1.
Mme Felia Agache (née Aimée Félicie Wagnon, épouse
de l’architecte Alfred Donat Agache)
2.
Theo Arghiris (au programme de concerts parisiens de
1921 et 1926)
3.
Mlle Aubert
4.
Marie Audebeau
5.
Mlle Madeleine Aurore
6.
Inez Bertail
7.
Mme Hélène Boisvin
8.
Mlle Anne Cadoret
9.
Mlle Marie France Cadoret
10. Olga
Cara
11. Mme
Violette Carrière
12. Mme
Christine Constantinidis
13. Chrysso
Cotsambassi
14. Mlle
Renée de Cauzanec (ou Cozannet ?)
15. Mme
Christine Constant
16. Mlle
Renée Crespel (probable parente de l’artiste Henriette Crespel)
17. Mlle
Francette da Ponte
18. G.
Dabadie
19. Mlle
Linette Eisenchitz
20. Mme
Christine Floberg
21. Mme
Marie Fo[c]quet
22. Mlle
Nicole Géraldi
23. Mlle
Elizabeth Hillerns
24. Mme
Charlotte Hupolox-Julien
25. Anne-Marie
Lambert
26. Simone
Lambert
27. Mme
Alice Laval
28. Mlle
Hélène Le Bourhis
29. Mme
Leyritz (première femme du sculpteur Léon Leyritz, Jeanne Hélène Vesques d’Ourches)
30. Mlle
Hélène Mahmouridi
31. Mlle
Ja[c]quie Maigrot
32. Mme
Maria Manessi
33. Mme
Mado Martel (lien de parenté avec les frères Martel ?)
34. Mme
Ligoa Merle
35. Mlle
Odile Metz
36. Maritsa
Mlinar
37. Armand
Montant
38. Mme
Alexandra Nicolas
39. Mlle
Marie-Rose Paoli
40. Colette
Pernot (1903-2003) (de son nom complet Nicolette Ina Pernot, fille de l’éminent
helléniste Hubert Pernot, elle assista son père à l’Institut de Phonétique de
la Sorbonne de 1924 à 1930)
41. Mme
Rappard-Chavannes
42. Mme
Marguerite Robert
43. Jane
Simon (professeur de musique à Rennes, ancienne élève de Joseph Wieniawski
(1837-1912) pour le piano, elle se produisait notamment dans les Salons de la
Maison Bossard-Bonnel)
44. Mlle
Felicia Suster
45. Mme
Rose [Aubert-]Tison
46. Mlle
Georgette Vaffides
47. Simos
Xenos (abréviation de Gerassimos Xenos) (ténor, au programme de concerts
parisiens de 1934 à 1947)
© All rights reserved. Manuel
Cornejo & Dimitra
Diamantopoulou, 2007-2015
Nous
serions heureux de recevoir toutes informations concernant Speranza
Calo-Séailles (correspondance, etc.) ou sur des œuvres en lap. De même, nous
serions intéressés par toute information concernant le baryton grec Aramis mort
en 1932.
Pour nous écrire : manuelcornejo2000(at)gmail.com