mercredi 17 septembre 2014

Une Grecque à Paris et Antony. Une cantatrice et artiste oubliée

Spéranza Calo-Séailles (1885-1949)
(Reproduction du cliché interdite sans autorisation. Droits réservés)

A la mémoire de Pierre Séailles (1919-2007) et de Jean Séailles (1915-2010)
et avec toute notre reconnaissance à Brigitte Séailles et à Edwige Séailles
"Vient alors Mlle Speranza Calo, pareille -mais jusqu'à la stupéfaction- sous la coiffure en bandeaux, dans le fourreau de la robe décolletée, à notre poétesse Marceline [Desbordes-Valmore (Douai, 1786-Paris, 1859)], tellement ressemblante, identique, copiée, revécue, qu'avec les joues appuyées à ses paumes et le regard levé, on la croirait échappée du cadre d'Hippolyte Valmore [fils de la poétesse]. C'est une première sympathie. Mais elle chante. Sur la vertu des rythmes de Schumann et de Chopin -ces archanges en l'honneur desquels se spécialisait le programme- sa voix n'a point de peine à traduire la beauté. Elle la colore de nuances chaudes, la rend plus expressive par la puissance d'une admirable déclamation lyrique. Tandis que Cortot l'accompagne d'un souffle fraternel, d'une ombre douce et lointaine, d'une enveloppante broderie, la phrase s'envole, filtrée, limpide et dorée comme un rayon, éclate sur les hauteurs en lueurs inattendues, retombe, s'accroche désespérément à la longue plainte d'un récitatif monotone et funèbre, puis repart, vivante, "sonore" dirait d'Annunzio, "comme la sonorité même de l'âme devenue manifeste hors de la bouche glorieuse". Et lorsque cette voix s'est tue, quand le feu de la gorge dont brûlaient ses accents s'est apaisé, quand plus aucun cri de douleur ou d'amour, plus un soupir, quand plus rien ne reste aux lèvres refermées, confusément l'on sent se perpétuer, dans le silence, les vibrations splendides des paroles proférées pour l'oreille où leur souvenir se suspend entre l'inquiétude de les perdre et la joie, rêvée, possible, de les éterniser." (critique signée Drean à propos du récital donné le 10 décembre 1910 avec le grand pianiste Alfred Cortot dans le cadre somptueux de la Salle Gothique de l'Hôtel de Ville de Douai, dans Le Journal de Douai, ca. 11 décembre 1910)
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Débuts : de Constantinople à Alexandrie, de Milan à Paris
Spéranza Calo (Constantinople, 17 mai 1885-Paris, 18 février 1949), pseudonyme et abréviation de Elpis Calogeropoulou, est une cantatrice mezzo-soprano et artiste injustement oubliée que nous souhaitons contribuer à faire redécouvrir, à travers ce site et de prochaines publications. Née en 1885 à Constantinople (d’autres sources indiquent par erreur Athènes, 1886) où elle passe son enfance, Spéranza Calo est la fille d’un peintre réputé et l’aînée de six enfants dont elle s’occupe durant la Guerre gréco-turque de 1897. Après l’évacuation de son père, blessé à Larissa, à Alexandrie, la famille s’y regroupe et c’est dans la communauté grecque d’Egypte que les dons musicaux de Spéranza Calo seront décelés et encouragés, vers 1905, par Mme Virginia Benaki (1848-1928), épouse du grand homme d’affaires et mécène grec Emmanuel Benakis / Εμμανουήλ Μπενάκης (1843-1929), président de la communauté grecque d’Alexandrie (1901-1911) et futur maire d’Athènes (1914-1919), et mère d’Antonios Benakis (1873-1954), fondateur du Musée Benakis d’Athènes. Mme Benaki incite la jeune cantatrice à aller étudier en Europe et celle qui allait bientôt se faire appeler Espéranza puis Spéranza Calo se rend en Italie, à Milan, et y étudie le bel canto auprès de Vittorio Vanzo (1862-1945), chef d’orchestre à la Scala. Après des concerts donnés en Orient à Alexandrie, Athènes, etc., elle décide de se rendre à Paris (ou on l’incite à s’y rendre ?) où elle s’installe, définitivement, en 1908-1909, parfaisant ses études auprès du ténor Émile Cazeneuve, pour le chant, de la cantatrice Rose Caron (1857-1930), pour la déclamation lyrique, et de la cantatrice Juliette Pierron-Danbé, veuve du chef d’orchestre Jules Danbé (1840-1905), pour la mise en scène. La carrière de Spéranza Calo démarra véritablement lors de la saison 1909-1910, après deux auditions de musique “étrangère” (sic) données par la revue Le Monde Musical (dirigée par Auguste Mangeot), les 4 novembre et 4 décembre 1909, où elle se fit remarquer dans l’interprétation de chants populaires grecs sans accompagnement, qu’elle a recueillis elle même. Elle fut en effet aussitôt engagée par Camille Chevillard comme soliste des Concerts Lamoureux et y débuta, Salle Gaveau, le 6 février 1910 (le concert, initialement prévu le 30 janvier 1910, avait dû être annulé en raison de la fameuse crue de la Seine), dans le monologue et l’air d’Iphigénie en Tauride de Gluck et dans Le sosie / Der Doppelgänger de Schubert (première audition de l’orchestration de Camille Chevillard). À noter que Camille Chevillard fut l’un des témoins du mariage de la cantatrice avec Jean C. Séailles en 1913.


Un répertoire varié et éclectique
Spéranza Calo adopta un répertoire musical assez vaste et varié qu’elle chanta tant à Paris qu’en province ou encore lors de plusieurs longues tournées à travers toute l’Europe. Elle traversa souvent la Manche pour des récitals à Londres. Au cours de sa carrière, après son installation définitive à Paris en 1908-1909, elle fit quatre tournées en Orient (de janvier à février 1912, de novembre 1913 à janvier 1914, de février à mars 1920, en novembre 1920, de décembre 1923 à janvier 1924), dans l’ancien Empire Ottoman (Constantinople, Smyrne, etc.), en Grèce (Athènes, Salonique, etc.), en Egypte (Le Caire, Alexandrie). Lors d’un de ces voyages, Spéranza Calo chanta en Roumanie (janvier 1914) où, suite à des concerts très applaudis, elle fut décorée par S.M. la Reine de Roumanie Élisabeth de Wied, plus connue sous son nom d’écrivain Carmen Sylva, du Bene-Merenti de première classe. Affectionnant le bel canto italien qu’elle avait étudié à Milan (Cavalli, Cesti, d’Astorga, Gasparini, Legrenzi, Marcello, Monteverdi, Sarri, Scarlatti, Stradella, etc) et qui constitua souvent la première partie de ses récitals, son répertoire comportait également les chants religieux de Beethoven (notamment les Six chants religieux -dans la traduction française de Mme Camille Chevillard- et In questa tomba oscura) et de Bach, des airs de Hændel, Mozart et de Lizt, des lieder de Brahms, Chopin (notamment le Chant funèbre de la Pologne) et de Schubert (L’amour et la vie d’une femme -dans la traduction française de Mme Camille Chevillard-, Voyage d’hiver, etc.). Ouverte aux diverses productions musicales, à travers les époques et les nations, Spéranza Calo aimait chanter les mélodies du Norvégien Grieg, du Tchèque Dvorak mais aussi celles des Russes Balakirev, Gretchaninov, Kopylow, Moussorgsky, etc, des Espagnols de Falla et Granados, etc, des Italiens Leoncavallo, Respighi, Paolo Tosti, etc, de l’Allemand Richard Strauss, etc, etc.

Surtout, Spéranza Calo se fit l’interprète dévouée des musiciens français, non seulement du passé plus ou moins récent (Berlioz, Bizet, Alexis de Castillon, Chausson, Franck, Gounod, Lalo, Guillaume Lekeu -qui avait fréquenté le “salon” de Gabriel Séailles à la Villa des Alouettes de Barbizon-, etc.) mais aussi et surtout du présent. Parmi les compositeurs français contemporains, elle chanta les œuvres d’auteurs tels qu’Alfred Bruneau, Claude Debussy, Henri Duparc, Gabriel Fauré, Jules Massenet, Darius Milhaud, Maurice Ravel, Albert Roussel, Florent Schmitt, etc, mais aussi celles d’auteurs aujourd’hui à redécouvrir et qui souvent l’accompagnèrent et, parfois, lui dédièrent des œuvres qu’elle contribua à divulguer : le compositeur et critique breton Jean d’Udine (pseudonyme d’Albert Cozanet), dont elle interpréta souvent, dès 1917, les Chants de la Jungle inspirés du roman de Rudyard Kipling ; Marguerite Debrie, fille du sculpteur Gustave Debrie ; Mme Delage-Prat ; le compositeur philhellène Maurice Emmanuel, qui fut l’un des témoins de son mariage, avec Jean C. Séailles en 1913, et dont elle créa, sous la direction de l’auteur, des chansons bourguignonnes la même année 1913 ; l’obscur Guiseppe Gaillard ; Marc Delmas, Grand Prix de Rome 1919 ; Lucien de Flagny ; Édouard Flament, Grand Prix de Rome 1908 ; René Lenormand, fondateur de la société « Le Lied en tous Pays » et père du dramaturge Henri-René Lenormand ; Gabriel Pierné, le célèbre chef d’orchestre des Concerts-Colonne, dont elle chanta les Ballades françaises inspirées de Paul Fort ; Rhené-Bâton, surtout connu comme chef d’orchestre des Concerts Pasdeloup ; Joseph Guy Ropartz ; Léo Sachs ; G. R. Simia, pseudonyme du chirurgien Gustave Richelot, membre de l’Académie de Médecine et fondateur-président de l’Orchestre Musical (chef d’orchestre : Henri Büsser, Prix de Rome 1893) ; Louis Vuillemin, plus connu comme crique musical ; Henry Woollett, compositeur havrais qui lui dédia Le refuge, du recueil Marceline ou la vie d’une femme. Huit mélodies sur des poésies de Marceline Desbordes-Valmore (Hamelle, 1912), cycle de mélodies récemment enregistrées par la cantatrice Françoise Masset.
Spéranza Calo chanta naturellement les mélodies de compositeurs étrangers installés à Paris : l’Italien Alfred Casella, dont l’épouse Hélène Kahn-Casella était une amie proche ; le Roumain Georges Enesco ; l’Américain Blair Fairchild, dont elle créa les transcriptions de chansons populaires persanes ; la Russe Marie Nageotte-Wilbouchewitch, surtout connue comme pédiatre réputée et Présidente de la Société de Pédiatrie, épouse du neurologue Jean Nageotte ; etc.


La musique grecque
Parmi les étrangers, la cantatrice fit la part belle à de nombreux compositeurs grecs dont elle s’efforçait, fidèle à ses origines, de divulguer les œuvres au public français : Émile Riadis (1888?-1935), dont elle créa le cycle Jasmins et minarets. Chansons orientales le 1er mars 1913 Salle Pleyel à un concert de la Société Nationale de Musique, Dimitri Levidis (1886-1951), Petro Petridis (1892-1978), qui lui dédia une de ses mélodies grecques, Chanson de sarclage, Georges Poniridy (1892-1982), dont elle créa trois mélodies le 5 mars 1924 à un concert de la Société de Musique Indépendante, Mario Varvoglis (1885-1967), qu’elle aida pendant la Guerre de 1914-1918, pour les plus connus et significatifs, mais aussi Hélène Covatti (mère de la pianiste Thérèse Dussaut), etc, etc. Spéranza Calo diffusa également en France la musique grecque byzantine ainsi que les œuvres de compositeurs grecs contemporains établis en Grèce après avoir étudié en Europe ou en Russie : aux noms déjà cités, il convient d’ajouter ceux de Pavlos Carrer (1829-1896), Alekos Kontis (1899-1965), Georges Lambelet (1875-1945), Leonidas Zoras (1905-1987) -premier mari de sa belle-fille, Krino Kalomiri- et surtout celui de Manolis Kalomiris (1883-1962), fondateur de deux importants conservatoires à Athènes (le Conservatoire Hellénique, en 1919, et le Conservatoire National, en 1926, actuellement dirigé par Hara Kalomiri, petite-fille à la fois de Manolis Kalomiris -voie maternelle- et de Speranza Calo -voie paternelle-) et considéré comme figure de proue de l’Ecole musicale néo-hellénique. Spéranza Calo chanta les mélodies de Kalomiris dans ses concerts dès la saison 1912-1913, notamment le Conte de Zoï la vieille, du cycle de mélodies Iambes et anapestes, sur des vers du grand poète Kostis Palamas, orchestré en 1924 et donné en première audition par Spéranza Calo aux Concerts Colonne le 15 mars 1924, de telle sorte que l’auteur dédiera à la cantatrice plusieurs mélodies de cette suite pour chant et orchestre, publiée à Paris en 1927 (Maurice Sénart). Par l’entremise de Spéranza Calo, Manolis Kalomiris vint à Paris diriger ses œuvres aux Concerts Colonne, le 5 avril 1924, et, en retour, la même année, Gabriel Pierné, vint diriger des concerts à Athènes et orchestra la 1ère Rhapsodie de Kalomiris. De plus, Spéranza Calo et Manolis Kalomiris, qui entretenaient une relation artistique et amicale de longue date, au moins depuis février 1912, devinrent parents en 1939, suite au mariage de leurs enfants Jean Séailles et Krino Kalomiri. En outre, en 1948, Manolis Kalomiris dédia La Mort de la Vaillante, poème symphonique en forme de ballet (Institut Français d’Athènes) à Simone Séailles, tragiquement et prématurément disparue sans que les dons musicaux hérités de sa mère Spéranza Calo n’aient eu le temps de s’épanouir.
En mai et juin 1919, parallèlement aux négociations de la Conférence de Paris et à la signature du Traité de Versailles, le premier ministre grec Eleftherios Venizelos en personne vint assister à deux récitals donnés au domicile même de Spéranza Calo à Antony. Plus tard, Mme Elena Venizelos, seconde épouse de l’homme d’Etat, assistera à des récitals donnés par la cantatrice et ses élèves.
Outre les cantiques byzantins et la musique grecque savante, Spéranza Calo interprétait régulièrement les mélodies populaires grecques, sans accompagnement, ou harmonisées soit par des compositeurs grecs déjà cités soit par des compositeurs français, au premier rang desquels Maurice Ravel. Spéranza Calo, qui avait déjà eu l’occasion de participer à une conférence-concert du critique musical Michel-Dimitri Calvocoressi au cours de laquelle Marguerite Babaïan interprétait les mélodies grecques de Maurice Ravel, accompagnée par l’auteur, le 16 mars 1910, chanta ces mêmes mélodies, accompagnée par l’auteur, à son récital du 27 mai 1913, Salle Pleyel (voir Cahiers Maurice Ravel, n°13, 2010, p. 174 et 192). Cependant, de l’avis du directeur du Monde Musical, suite à un concert donné Salle Gaveau le 18 février 1925 : « nul compositeur [grec] n’atteint la beauté et la force expressive des Chants populaires [sans accompagnement] que Mme Speranza Calo traduit de sa belle voix d’airain et avec les accents les plus dramatiques » (dans Le Monde Musical, n°3-4, février 1925, p. 66). Spéranza Calo participa ainsi régulièrement au cours de sa carrière à des conférences sur la musique hellénique avec des conférenciers aussi illustres que l’universitaire Hubert Pernot (1870-1946) -fondateur de l’Institut Néohellénique de la Sorbonne en 1920-, le 7 février 1924 à Bruxelles, le 17 décembre 1927 à Paris, etc., le compositeur philhellène Maurice Emmanuel (1862-1938), le 15 novembre 1919 à Lyon et le 12 mars 1927 à Paris, ou Melpo Logotheti, au Congrès d’Histoire de l’Art tenu à Paris en septembre-octobre 1921 ; Melpo Logotheti, proche de Spéranza Calo , élève d’Hubert Pernot et lectrice de grec moderne à la Sorbonne, épousa Octave Merlier en 1924, directeur de l’Institut Français d’Athènes, et fonda avec son mari en 1930 les Archives Musicales de Folklore d’Asie Mineure.


Il convient d’indiquer également qu’à la veille de l’Exposition Coloniale de 1931, le célèbre helléniste Hubert Pernot avait confié à la cantatrice le soin de publier un volume de Chants populaires de Grèce dans la collection Bibliothèque Musicale du Musée de la Parole et du Musée Guimet, co-dirigée par Hubert Pernot et Philippe Stern et publiée à Paris par la Librairie Orientaliste P. Geuthner. Cependant, malheureusement, ce tome, annoncé en préparation vers 1928-1930, qui aurait dû être le troisième de la première série, celle des recueils de mélodies, ne vit jamais le jour.
À noter que lors de ses tournées grecques (février 1912, décembre 1913, février 1920) Spéranza Calo eut l’occasion de donner des récitals privés au Palais Royal de Tatoï pour la famille royale grecque.
Spéranza Calo hébergea généreusement chez elle de nombreux musiciens grecs venus étudier à Paris, ainsi l’’ethnomusicologue Melpo Logotheti, future épouse d’Octave Merlier, le ténor Simos Xenos, la pianiste Lila Lalauni (ou Lalaouni), etc., etc.
L’action de Spéranza Calo en faveur de la musique hellénique lui valut, grâce au célèbre diplomate grec Nicolas Politis (1872-1942), d’être distinguée en 1934 de la Croix de Chevalier de l’Ordre National du Phénix « en témoignage de reconnaissance pour les efforts admirables que vous avez consacrés, pendant plusieurs années, à la diffusion de la Musique Grecque en France ». En octobre 1945, Spéranza Calo fut également primée par l’Académie d’Athènes. Justes récompenses à l’artiste qui avait refusé en février 1911 l’offre aussi généreuse que pressante du roi de Grèce Georges Ier (assassiné à Salonique en mars 1913) de venir à Athènes enseigner au Conservatoire.


Un cœur généreux et courageux
La générosité de Spéranza Calo est proverbiale et s’est affirmée toute sa vie durant, cependant c’est pendant les heures sombres de l’histoire qu’elle s’est manifestée avec davantage d’éclat. Durant la Première Guerre Mondiale, après avoir été infirmière à Carcassonne, la cantatrice, de retour à Paris, se dévoua corps et âme à une œuvre de charité en faveur des familles de musiciens démunis, blessés ou morts sur le front. De nombreux documents attestent le rôle essentiel qu’elle joua, en tant que membre bienfaiteur et membre du conseil d’administration, au bon fonctionnement de « L’Aide Affectueuse aux Musiciens », d’octobre 1915 à avril 1919, date de la dissolution de cette association dirigée par le couple de pianistes formé par Walter Morse Rummel et Thérèse Chaigneau-Rummel -fille du peintre barbizonais Jean-Ferdinand Chaigneau (1830-1906) et membre du célèbre Trio Chaigneau avec ses sœurs Suzanne Joachim-Chaigneau et Marguerite Piazza-Chaigneau-. Il ne fut pas rare durant le conflit que le domicile des Séailles à Paris (1, rue de Médicis), ou celui du beau-père de Spéranza Calo à Barbizon, la villa « Les Alouettes » (aujourd’hui hôtel-restaurant), serve de refuge momentané à des musiciens ou leurs familles. Parmi les musiciens auquels une aide directe fut apportée, souvent à la demande du chef d’orchestre Gabriel Pierné en personne, figurent les compositeurs Fanelli et Varvoglis. L’action bienfaitrice de Spéranza Calo en faveur des musiciens démunis fut reconnue et saluée publiquement lors de l’assemblée générale du comité des Concerts Colonne du 20 avril 1918 : « Les artistes des Concerts-Colonne, réunis en Assemblée Générale, le Samedi 20 Avril 1918, décident à l’unanimité d’adresser leur plus sincères remerciements à Mesdames Speranza Calo-Séailles et Chaigneau-Rummel pour l’"aide affectueuse" apportée si généreusement à quelques artistes des Concerts-Colonne, à leurs familles et à leurs enfants ; décident, en outre, d’inscrire au procès-verbal de leur séance les noms de ces dames bienfaitrices, afin que dans nos archives soit désormais conservé le souvenir de leur dévouement et de notre profonde reconnaissance ». Cette générosité se manifesta également dans la participation à de nombreux concerts de bienfaisance tout au long de sa carrière, ainsi par exemple pouvons nous citer plusieurs concerts donnés en 1923, à Paris (Salle du Conservatoire), Monte-Carlo et Bruxelles, en faveur des réfugiés d’Asie Mineure.
Durant la Seconde Guerre Mondiale, la générosité de l’artiste allait encore se manifester, et la preuve la plus tangible en est l’admirable livre qu’elle publia à la mémoire de sa fille Simone Séailles morte en déportation et en hommage à la Résistance et aux déportés : ce livre, Figures de résistants. Simone et ses compagnons. Simone Séailles « Violette » dans la Résistance, déportée morte pour la France, publié aux Editions de Minuit en 1947, est une somme de témoignages particulièrement poignants, avec une lettre-préface du général de Gaulle et une introduction de Vercors. L’année suivante, le 29 mai 1948, Spéranza Calo et son époux organisèrent à Antony une importante cérémonie à la mémoire de leur fille.
Parmi les exemples du courage que Spéranza Calo manifesta en tant qu’artiste, il convient de mentionner également les concerts donnés à Constantinople en mars 1920. Jean C. Séailles, mari de la cantatrice témoigne en ces termes trente ans plus tard : « À Constantinople, les autorités françaises d’occupation veulent interdire son concert si elle ne supprime pas les chants populaires grecs harmonisés par Kalomiris ; elle refuse obstinément. On menace de l’arrêter et on la retient en effet plusieurs heures dans les bureaux de l’État-major. Canelopoulos, le haut commissaire grec, intervient et la fait libérer. On craint, si elle chante, un attentat. Le concert a lieu cependant sous la protection des autorités et des marins grecs et anglais. Sophie Spanoudis l’accompagne. Avant d’entrer en scène pour chanter le célèbre Eya Molla qui risque de déclencher la tempête, Spéranza recommande seulement : «C’est entendu, si l’on tire sur moi ne t’arrête pas, et moi, même si je suis touchée je continuerai à chanter.» Au Phanar elle est reçue par le patriarche [Mgr. Dorotheos, locum tenens du Patriarchat œcuménique] et elle sera la seule femme qui ait été admise à y chanter », devant une assistance d’archevêques, d’évêques, de prêtres, d’enfants, d’élèves de l’Ecole du Phanar : des cantiques de Beethoven, le chant de Kalomiris Eghia Mola, et l’hymne byzantine Ti Ypermacho et, comme le rapporte une critique, « son succès fut immense surtout lorsqu’elle ressuscita la Vierge de la légende qui sauva la Ville » (dans Le Bosphore, 26 mars 1920).
Vers 1920-1921, Spéranza Calo et son mari seront victimes de leur générosité et connaîtront des moments difficiles en raison de ce que Jean Séailles appelle « l’escroquerie » de Jean Galmot (impliqué dans la fameuse “affaire des rhums”, vers 1919-1920, qui a inspiré Blaise Cendrars dans Rhum. L’aventure de Jean Galmot). Le demi-frère de Jean-Charles Séailles, Charles Paix-Séailles, est acculé au suicide en avril 1921. Auguste Mangeot, directeur du Monde Musical, dans une lettre à Spéranza Calo datée du 12 avril 1921, parlera en ces termes des conséquences de l’affaire Galmot sur la situation des Séailles : « Quant à l’“incident” Galmot, ce n’est qu’une plaie d’argent, c’est-à-dire la moins grave et la plus guérissable de toutes, avec le courage que Jean et vous possédez. Elle vous obligera peut-être à être moins bonne que vous n’en avez l’habitude et c’est en cela qu’elle vous fera le plus souffrir ». Spéranza Calo et son mari seront contraints de transformer provisoirement la propriété familiale d’Antony en pension de famille, sans que la cantatrice ne renonce à ses activités artistiques, jusqu’à ce que l’invention du “lap” ne ramène la prospérité au sein de la famille.

Vie privée à Paris et Antony
En février 1913, Spéranza Calo épousa Jean Charles Séailles (1883-1967), fils du célèbre professeur de philosophie en Sorbonne Gabriel Séailles (1852-1923) et de l’artiste peintre Octavie-Charles Paul-Séailles (1855-1944), avec lequel elle s’installa, avant le printemps 1918, à Antony, 22 rue de Verrières (l’adresse devint ensuite 54 avenue du Bois de Verrières). La belle propriété d’Antony, malheureusement détruite en 1971, comprenait une demeure ancienne et un beau jardin orné de cerisiers où Spéranza Calo prenait un soin tout particulier des rosiers. A partir des années 1930, la cantatrice, qui avait déjà une école de chant à Paris (dont l’adresse changea au fil des ans), profita d’une autre résidence familiale, au 86, rue d’Assas.
Spéranza Calo eut quatre enfants : Jean Séailles (1915-2010), qui épousa en premières noces, en 1939, la pianiste Krino Kalomiri (1913-1982), fille du compositeur grec Manolis Kalomiris (1883-1962) ; Simone Séailles (1917-1945) ; Pierre Séailles (1919-2007) ; et Violette Séailles (1926-1966), de santé précaire. A l’exception de Violette, tous les enfants de Spéranza Calo s’engagèrent dans la Résistance, initialement à l’insu de leur mère : Simone (“Violette”) et Pierre (commandant “Pierrot-Gaston”) s’illustrèrent dans le réseau Sylvestre-Farmer du capitaine “Michel”, Michael Trotobas (1914-1943), ou Organisation Franco-Anglaise Capitaine Michel (OFACM), que Pierre Séailles dirigea à la mort de son chef ; Jean Séailles (commandant “Grégoire”) et son épouse Krino s’engagèrent dans le maquis Saint-Mars-du-Désert en Mayenne que Jean organisa tout en étant chef adjoint du réseau Aristide-Buckmaster et chef départemental des FFI. Pierre Séailles fut honoré du Distinguished Service Order (DSO), de la Légion d’honneur (chevalier), de la Croix de guerre 1939-1945, de la médaille de la Résistance avec rosette, de la Croix de guerre belge et fut nommé officier Léopold II ; Jean Séailles de la Croix de Guerre avec palme et de la médaille de la Résistance ; sa femme Krino Kalomiri de la Croix de Guerre avec palme ; cependant, la famille paya un lourd tribut puisque Simone Séailles, après son arrestation par la Gestapo dans un café de l’avenue de Wagram à Paris le 21 janvier 1944, mourut des suites de sa déportation à Ravensbrück (matricule 47.182). Cette disparition allait accabler sa mère qui n’allait pas tarder à la suivre dans l’au-delà. La cantatrice, son mari et leurs deux filles reposent dans un caveau familial de l’ancien cimetière d’Antony (division D585, le tombeau est orné d’un superbe portrait de profil de Simone Séailles sculpté par Jan et Joel Martel), Antony où une rue porte le nom de la résistante et déportée Simone Séailles.

Spéranza Calo et Jean Séailles : les beaux-arts et le “lap”
Fille d’un peintre réputé de Constantinople, qui se distingua dans l’art du portrait et la décoration d’église, Spéranza Calo a une grande sensibilité artistique. Elle est amie avec Henri Matisse, vers la Première Guerre Mondiale à l’époque des concerts de la société Lyre et Palette dans l’atelier du peintre Emile Lejeune à Montparnasse (6, rue Huyghens) ; sa belle-mère est peintre barbizonaise ; son beau-père, Gabriel Séailles, est l’ami de nombreux artistes, comme Rodin, et est l’auteur de plusieurs essais sur les Beaux-Arts dont un Essai sur le génie dans l’art ou un Léonard de Vinci ; le peintre Alfred Agache fut témoin au mariage de la cantatrice (au sujet de ce peintre voir l’excellente récente thèse de doctorat inédite d’Eusebia Garit, Alfred Agache (1843-1915). Un langage symbolique en marge du symbolisme, Université de Lille III, 26 novembre 2010), etc. Spéranza Calo et son mari inventent et brevettent au lendemain de la Première Guerre Mondiale le lap, en 1923, une nouvelle matière qui embellit le ciment en le revêtant d’émaux lapidaires et en lui conférant la beauté et l’éclat du marbre. Le lap, dont le nom évoque l’art antique des lapidaires, se prête idéalement à la reproduction d’œuvres picturales. Dès lors, Spéranza Calo partagera son temps entre la musique et les beaux-arts. Elle reproduira sur des panneaux en lap, signés des initiales « SCS », les peintures et cartons de nombreux artistes peintres et sculpteurs :

Marcel Amiguet ; Aronson ; Jacques Aubrun ; Caildwell ; Jean Carlu ; Centore (Denise ?) ; Chauvel ; Claude Coquerel ; Henriette Crespel ; Alice Descorps (A. Desc) ; Yvonne Detraux ; Raoul Dufy ; Jean Dupas ; Léonard-Tsuguharu Foujita ; Charles Fouqueray ; Pentcho Georgieff ; Giorgos / Georges Gounaro ; Jacques Grüber (parfois orthographié Gruber) ; Alfred-Auguste Janniot ; Francis Jourdain ; Paul Jouve ; Kent ; Renée Kinsbourg ; Xavier de Langlais ; Henri Laurens et son fils Paul-Albert Laurens (dans les ateliers duquel, au 126 boulevard Montparnasse, elle donna un concert le 5 juin 1920 avec la violoniste Yvonne Astruc et la pianiste Marguerite Debrie) ; Léon Leyritz (ami fidèle de Maurice Ravel dans les dix dernières années de la vie du compositeur) ; Loukidès ; Henri-Marcel Magne ; Jan et Joël Martel (qui réalisèrent notamment un grand bas-relief représentant Claude Debussy pour le fronton de la propriété d’Antony et un autre bas-relief représentant Simone Séailles pour orner la tombe de la résistante) ; André E. Marty ; José Mingret (objet d’une récente exposition en 2013-2014 à Mâcon) ; Pers ; Picart Le Doux (Charles ou son fils Jean ?) ; Henri Rapin ; Riom ; Mlle Lucie Roisin ; Georges Saupique ; Carlos Schwabe ; André Schefer ; Andrée Séailles (1891-1980), belle-sœur de Spéranza Calo ; Paul Simon ; Yvonne Sjoestedt ; John Tandy ; René Vincent ; Gerda Wegener ; Léon Zack ; etc.

Les œuvres reproduites par Spéranza Calo sont des pièces uniques, le principe du lap ne permettant pas la duplication. Le lap, produit notamment dans une manufacture de la société LAP d’Antony , fut présenté au Salon d’Automne de 1924 et, quelques mois plus tard, à l’Exposition des Arts Décoratifs de 1925 dans plusieurs pavillons (Palais du Livre, Pavillon grec, Pavillon du Printemps « Primavera », Maison de tous) et par la suite, régulièrement, dans la propriété d’Antony lors d’expositions en plein air alliant souvent les beaux-arts et la musique, par exemple le 21 mai 1927 (exposition de la frise de la Gare de Saint-Amand-les-Eaux -Nord- réalisée par Yvonne Sjoestedt), en juin 1928 (où l’exposition fut inaugurée par Paul Léon (1874-1962), directeur des Beaux-Arts et académicien), du 22 juin au 7 juillet 1929 ou encore du 22 juin au 6 juillet 1930... Notamment Isadora Duncan et sa troupe se produisirent à l’improviste dans la propriété d’Antony...
Outre les possibilités offertes aux artistes par ce nouveau moyen d’expression, le lap sera largement utilisé en architecture et en décoration d’extérieur et d’intérieur : il fut ainsi utilisé en devanture des magasins « Nicolas », pour les revêtements des colonnes de l’église de Deauville ou pour la chapelle du paquebot « Normandie », et on peut admirer aujourd’hui encore des monuments décorés avec le lap. À Paris, on admirera les piliers et pilastres en lap de « La Coupole » (102 boulevard Montparnasse) ou la façade de la galerie des «Trois Quartiers» (boulevard de la Madeleine). En province, on retrouve l’utilisation architecturale du lap à la Halle Centrale de Reims, dans le vestibule de la Chambre de commerce et d’industrie de Cambrai, dans le hall de la Gare SNCF de Saint-Amand-les-Eaux (splendide frise d’Yvonne Sjoestedt, 1927), etc.
Joseph Gruber écrivit ceci à propos de l’invention du lap : « M. Séailles a trouvé une matière qui enrichit singulièrement le vocabulaire propre au décor de la vie. Mais il est aussi le seul à savoir en faire des phrases ».

Une cantatrice qui marqua son époque
Spéranza Calo, à la voix d’airain, est à n’en pas douter une cantatrice importante du premier tiers du XXe siècle qui marqua la vie musicale parisienne. Comme un critique le souligna : « Mme Speranza Calo ne croit point, comme tant d’autres artistes, qu’il n’y a plus eu, depuis Beethoven ou Schumann, de musiciens. Elle connaît la jeune école musicale française [...]. Mme Speranza Calo sait détailler à merveille les lignes mélodiques un peu tourmentées mais si expressives des compositeurs modernes et elle connaît l’art d’extérioriser jusqu’aux moindres nuances de la pensée de ceux-ci » (Paul Chatel, dans Le Guide Musical, n°23-24, 8-15 juin 1913, p. 447‑448). Le compositeur Paul le Flem, dont chacun sait sa contribution musicale au précieux recueil de mélodies populaires grecques de l’île de Chio (mission de 1898 et 1899, publiée en 1903), était sensible à l’art vocal de Spéranza Calo qu’il jugeait ainsi, à propos d’un concert de musique grecque donné le 28 février 1923 Salle du Conservatoire : « L’art de Mme Spéranza Calo est sobre ; la voix veloutée dans le médium, unit le pathétique et la douceur ; qualités qui se firent valoir dans d’admirables cantiques byzantins, dans des chants populaires présentés sans accompagnement et à travers quelques pages des compositeurs Calomiris, Levidis, Petridis » (dans Comoedia, 5 mars 1923). Soliste des Concerts Lamoureux, elle fut engagée régulièrement par l’impresario Paul Boquel puis, à partir de juin 1914, par Jos. J. Schurmann, qui fut l’impresario de Sarah Bernhardt. La guerre de 14-18 tout d’abord puis la ruine familiale au début des années 1920 freinèrent sa carrière de cantatrice, mais n’entamèrent en rien son talent. Certes les concerts se firent plus rares durant l’entre deux-guerres, et eurent lieu dans des lieux de plus en plus intimes, en particulier dans son atelier-école de chant (qui changea plusieurs fois d’adresse : 280, boulevard Raspail ; 54, rue Bonaparte, où eurent lieu des concerts dans les années 1932-1934 ; 17, rue Bellechasse, où eurent lieu des concerts en 1935 ; 8, rue Garancière, où eurent lieu des concerts dans les années 1937-1939 ; 46, rue Vavin) ou dans les salons de son domicile parisien (86, rue d’Assas, où furent organisés des concerts d’élèves de 1935 à 1947). Pour se convaincre du talent de cette cantatrice à la voix chaude, il suffirait de citer les tournées couronnées de succès qu’elle réalisa en province avec le pianiste Alfred Cortot (en décembre 1910 et mars 1912) ou avec Marius-François Gaillard (en décembre 1919) -qui n’allait pas tarder à s’illustrer comme compositeur, notamment pour le cinéma-, les concerts donnés à Londres, aussi bien au Bechstein Hall (actuel Wigmore Hall) que dans les salons de la Duchesse de Rutland, pendant les fêtes du couronnement de Georges V (en juin 1911), les concerts donnés avec des interprètes aussi brillants que Marcel Dupré (Salle Gaveau, le 17 mai 1920 et le 8 mai 1927), Tasso Janopoulo (ou Yannopoulo) (le 7 février 1924 à Bruxelles et le 27 mai 1927 à Paris à l’ancien Conservatoire), l’organiste Joseph Bonnet (récitals en 1911 et 1912) ou Joaquin Nin, le grand pianiste espagnol (catalan) (à Bruxelles le 12 novembre 1912), qui lui dédia d’ailleurs l’un de ses chants populaires espagnols. Il conviendrait également d’évoquer ce récital donné par la cantatrice le 27 mai 1913, Salle des Agriculteurs ; presque tous les compositeurs qu’elle interprétait ce soir-là l’accompagnaient au piano : Alfred Casella, René Lenormand, Maurice Ravel, Florent Schmitt et Louis Vuillemin. Malgré sa présence scénique saluée par la plupart des critiques, Spéranza Calo ne joua cependant pas de grands rôles au théâtre, sauf de très rares exceptions (Charlotte dans Werther de Massenet au Grand Théâtre de Genève le 28 février 1911, Carmen au Théâtre de Cannes le 15 mars 1920), et se voua, comme ses illustres contemporaines Jane Bathori et Marguerite Babaïan, aux mélodies et aux lieder, préférant visiblement l’atmosphère intime des récitals et des concerts de musique de chambre. Un critique ne disait-il pas : « Douée d’un magnifique organe de mezzo-soprano dramatique, dont elle se sert avec une simplicité, un naturel, qui en double le prix, Mme Speranza Calo, grâce à l’eurythmie de ses gestes et de ses attitudes, à l’hellénisme (qui n’est nullement de parade ou d’emprunt, [...]) de son art, aurait pu ambitionner de faire une brillante carrière au théâtre, et l’on peut s’étonner qu’elle n’y ait pas songé. Cela nous prive très probablement d’une belle interprète lyrique » (dans La Page Musicale, n°44, 5 novembre 1937, p. 1.). Durant toute sa carrière, Spéranza Calo contribua à divulguer non seulement la musique grecque mais aussi la musique de jeunes compositeurs français ou installés à Paris et, si elle délaissa progressivement les planches, des années 1920 à sa disparition, elle forma plusieurs générations de chanteurs.
Par chance, il subsiste quelques enregistrements d’assez bonne qualité de Spéranza Calo dans l’interprétation de mélodies populaires grecques sans accompagnement. Ces enregistrements furent réalisés le 22 avril 1913 à la Sorbonne par Ferdinand Brunot, fondateur des Archives de la Parole (1911-1928). Nous remercions ici vivement M. Pascal Cordereix, conservateur au département de l’audiovisuel de la Bibliothèque Nationale de France et vice-président de l’Association française des détenteurs de documents audiovisuels et sonores (AFAS), de nous avoir informé de l’existence de ces enregistrements et de nous en avoir facilité l’obtention d’une copie. Ces précieux enregistrements provenant de trois disques différents de la marque Pathé sont désormais (depuis 2009) audibles et téléchargeables sur Gallica -le portail numérique de la BnF-: disque 1 (Légende de pâtre) ; disque 2 (Une smyrniote à la fenêtre ; Chant d’amour) ; disque 3 (Chant d’amour gai ; Chant de berger). A noter que la cantatrice réalisa d’autres enregistrements à Paris, tant de mélodies pour voix et piano (de Manolis Kalomiris, Beethoven et Blair Fairchild) que de mélodies populaires grecques sans accompagnement, le 27 janvier 1939, mais malheureusement la qualité de ces enregistrements est mauvaise en raison du piètre état de conservation des disques. Quoiqu’il en soit, les enregistrements de 1913 montrent que Spéranza Calo-Séailles fut sans doute l’une des premières cantatrices à enregistrer des mélodies populaires grecques sans accompagnement, neuf ans après l’enregistrement à Paris, en 1904-1905 (Fonotipia / Société française de phonotypie), d’environ une dizaine de mélodies populaires grecques, accompagnées au piano , par le baryton grec Aramis, pseudonyme de Pericles / Périclès/ Periklis Aravandinos (Janina, 1854? ou 1859?-Paris, 1932), autre artiste grec résidant à Paris.
Pour terminer ces quelques lignes sur Spéranza Calo-Séailles, citons les vers placés par Jean Séailles en exergue de l’ouvrage qu’il consacra à son épouse regrettée :

Elle fut généreuse
noble
et belle
elle a beaucoup donné
elle a beaucoup souffert
« Aimez ce que jamais
On ne verra deux fois »

Enregistrements connus
  1. 22 avril 1913, Paris (Archives de la Parole de la Sorbonne, directeur : Ferdinand Brunot) : mélodies populaires grecques sans accompagnement ; enregistrements de bonne qualité sur disques Pathé désormais (depuis 209) audibles et téléchargeables sur Gallica -portail numérique de la BnF- : disque 1 (Légende de pâtre) ; disque 2 (Une smyrniote à la fenêtre ; Chant d’amour) ; disque 3 (Chant d’amour gai ; Chant de berger)
  2. 27 janvier 1939, Paris : mélodies populaires grecques sans accompagnement ; mélodies pour voix et piano ; enregistrements inédits.

Concerts radiodiffusés sur la T.S.F. connus (pas d’enregistrements)
1.      15 janvier 1925 (Paris P.T.T.).
2.      26 février 1925 (Paris P.T.T.).
3.      4 avril 1925 (Tour Eiffel).

Œuvres dont Spéranza Calo-Séailles est la dédicataire (ordre chronologique)
1.      Henry Woollett, compositeur havrais, Le refuge, septième mélodie du recueil Marceline ou la vie d’une femme. Huit mélodies sur des poésies de Marceline Desbordes-Valmore, Paris, J. Hamelle (J.6511.H.), [1912]. L’intégralité de ce recueil a été enregistrée au mois de juillet 2009 à Sigean par la soprano Françoise Masset et le pianiste Nicolas Stavy, enregistrement qui a paru fin 2009 sous forme de CD pour le label Solstice : Les Compositeurs de Marceline Desbordes-Valmore. Le 7 décembre 2009, Françoise Masset, Nicolas Stavy et la comédienne Sabine Haudepin ont donné au Théâtre Municipal de Douai un Concert-lecture Marceline Desbordes-Valmore lors duquel fut notamment interprété Le refuge. (1 exemplaire du recueil de partitions est conservé au Département de musique de la BnF 2 rue de Louvois [4-Vm7-125] ; 1 autre exemplaire est conservé dans les archives Calo-Séailles, 1 copie de ce dernier exemplaire à été déposé à la Bibliothèque municipale de Douai)
2.      Émile Riadis (compositeur grec installé à Paris de 1910 à 1915), Chansonnette orientale, mélodie pour voix et piano du, sur des paroles de Miltiadis Malakassis. Parue dans la revue d’avant-garde Les Feuilles de Mai (Art, poésie, mouvement social), n°1, novembre-décembre 1912-janvier 1913, p. 28-29.
3.      Blair Fairchild (compositeur américain installé à Paris), Deux chants populaires persans, pour chant et piano, recueillis et harmonisés par..., traduction française de Georges Lemierre, Paris, A. Durand & Fils (D.&F. 10183), 1922. 1. Kouh beh kouh (Errant par la montagne). 2. To keh az khordané méy (O toi qui pour avoir bu du vin). Se procurer la partition : Di-Arezzo
4.      Petro J. Petridis (compositeur grec), Chanson de sarclage (populaire), troisième mélodie du recueil de Quatre mélodies grecques pour chant et piano, Paris, Maurice Senart (E.M.S. 4955), 1922. Se procurer la partition (© Salabert, SLB 3792) : Di-Arezzo
5.      Joaquín Nin (pianiste et compositeur espagnol-catalan), Primera canción gallega (Première chanson galicienne), dans le recueil Vingt chants populaires espagnols / Veinte cantos populares españoles, 2e cahier, Paris, Max Eschig (M.E. 1391), 1924. Se procurer la partition : Di-Arezzo (cahier 1) ; Di-Arezzo (cahier 2)
6.      Manolis Kalomiris (compositeur grec), Iambes et Anapestes. Herbes magiques (1914). Suite pour chant et orchestre, paroles du poète Kostis Palamas, Paris, Éditions Maurice Senart (E.M.S. 7207), 1927.

Bibliographie sélective sur Spéranza Calo-Séailles
  1. Speranza Calo-Séailles 1885-1949, Anthony, 1950, 35 p.+illustrations en couleurs (ouvrage anonyme mais rédigé par Jean C. Séailles, mari éploré de la cantatrice, tiré à 500 exemplaires sur vélin de Rives)
  2. SAINT-AIGNAN, Bernard, Les Séailles. Une famille d’artistes, Suresnes, Junes et fils, 1979.
  3. FIRINO, Yvonne, « Portrait de deux femmes remarquables à Antony : Speranza Calo Séailles, Simone Séailles, résistante-déportée », Antony d’hier et d’aujourd’hui. Bulletin de l’Association pour la Promotion du Patrimoine d’Antony (APPA), n°4, 1991, p. 57‑65.
  4. ΚΑΛΟΜΟΙΡΗΣ, Μ., Η ζωή μου καί ή τέχνη μου. Άπομνημονεύματα 1883-1908, Athènes, Nefeli, 1998, p. 165-166. (KALOMIRIS, Manolis, Ma vie et mon art. Mémoires 1883-1908, texte en grec moderne uniquement)
  5. DIAMANTOPOULOU-CORNEJO, Dimitra, Les mélodies pour une voix et piano d’Emile Riadis : aspects esthétiques entre les musiques française et grecque au début du XXe siècle, Tours, Université, 2001, p. 531-533 et p. 715-716.
  6. SÉAILLES, Jean, « Speranza. Une Grecque chez les Séailles », Rebelles et résistants. Histoire du maquis de Saint-Mars du Désert, [Bonneuil-sur-Marne], [Impr. Reprographica], sans date [ca 2006], p. 141-143.
  7. CORNEJO, Manuel et Dimitra DIAMANTOPOULOU, « Quelques précisions sur la genèse des Mélodies populaires grecques harmonisées par Maurice Ravel : des dix mélodies initiales aux six mélodies éditées », Cahiers Maurice Ravel [éditions Séguier], n°13, 2010, p. 149-192.
  8. CORNEJO, Manuel, « Documents Ravel dans les ventes et collections publiques et privées. Lettre autographe signée de Maurice Ravel inédite à Spéranza Calo-Séailles », Cahiers Maurice Ravel [éditions Séguier], n°16, 2013-2014, p. 152-156.
Périodiques musicaux dont Spéranza Calo fit la une
  1. Le Monde Musical, n°22, 30 novembre 1910.
  2.  Le Monde Musical, n°12, 15-30 décembre 1919.
  3.  Le Courrier Musical, n°8, 15 avril 1920.
  4. La Semaine Musicale, n°20, 15 mai 1920.
  5.  Le Courrier Musical, n°10, 15 mai 1925.
Bibliographie sur le “lap”
1.      Les Produits “Lap” cinaux lapidaires-procédés Séailles : Le lap. Exposition internationale des Arts Décoratifs Paris 1925 Diplôme d’honneur et médaille d’or, Paris, G. Desgrandchamps éditeur, ca. 1925-1926, 42 p. (un exemplaire est consultable à l’Institut national d’histoire de l’art ou INHA à Paris [8 Piece 16591])
2.      TEMPORAL, Marcel (mari de la cantatrice Marcelle Gerar, interprète et proche amie de Maurice Ravel), « L’exposition du Lap », Art et Industrie, 10 juin 1928. (la parution de cet article est simultanée avec une exposition de Lap à Antony et une fête organisée par Marcelle Gerar dans le jardin du domicile de Maurice Ravel à Montfort-l’Amaury, « Le Belvédère », afin d’inaugurer le buste de Maurice Ravel par Léon Leyritz…)
3.      GRUBER, Jean-Jacques, « Le Lap, ses artistes et ses techniques », Échos d’Art, 1er février 1929.
4.      Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes. Paris 1925. Rapport général. Section artistique et technique, Paris, Larousse, 1925-1931, 12 vols. (vol I : Liste des récompenses)
5.      DESCORPS, Alice (signé A. Desc), « Matière nouvelle », ABC-Magazine, n°140, septembre 1936.
6.      FIRINO, Yvonne, « Un matériau révolutionnaire : le LAP », Antony d’hier et d’aujourd’hui. Bulletin de l’Association pour la Promotion du Patrimoine d’Antony (APPA), n°4, 1991, p. 71-80.
7.      CHOUBARD, Alain, Les matériaux nouveaux ou réintroduits dans la sculpture française entre 1880 et 1940, thèse de doctorat en histoire de l’art, Bruno Foucart (direction), Université de Paris IV, 1999.
8.      BUISSON, Sylvie et Dominique, Léonard-Tsuguharu Foujita, Paris-Courbevoie, ACR Edition (Grandes Monographies), 2001. ISBN 2-86770-149-X
9.      Espace Tajan. Paris. Lundi 21 et mardi 22 mai 2001. Arts Décoratifs du XXe siècle, Paris, Espace Tajan, 2001, n°178 p. 149. (catalogue de vente, un panneau en lap de Foujita)
10.  SAADE, Gaby, « Le Lap », Espace Tajan. Paris. 28 mai 2002. Arts Décoratifs du XXe siècle, Paris, Espace Tajan, 2002, p. 123. (catalogue de vente ; voir le descriptif de quatre panneaux en lap de Foujita et un de Alfred Janniot, n°88-92 p. 123-130)
11.  Espace Tajan. Paris. 26 novembre 2002. Arts Décoratifs du XXe siècle, Paris, Espace Tajan, 2002, n°102-103 p. 88, n°105 p. 90, n°143 p. 136. (catalogue de vente, trois panneaux en lap de Foujita et un de Dufy)
12.  « Qu’est-ce que “le lap” », Art and Development. Antiques Broker. Newsletter, 2, janvier 2006.
13.  Art déco. Vente. Paris, Hôtel Dassault, 23 mai 2006. Artcurial-Briest-Le Fur-Poulain-F. Tajan ; commissaire-priseur, Me François Tajan, Paris, F. Marcilhac, 2006. (catalogue de vente ; un panneau en lap de Foujita)
14.  Espace Tajan. Paris. Mercredi 29 novembre 2006. Arts Décoratifs du XXe siècle, Paris, Espace Tajan, 2006, n°159 p. 111. (catalogue de vente ; un panneau en lap de Foujita)
15.  Art Nouveau - Art Déco, Vente du mardi 24 avril 2007, Aguttes-Neuilly/Seine. (un bas-relief de Jan et Joël Martel, La Danse, lot n°35 ; certificat d’authenticité de Pierre Séailles daté du 7 janvier 2007)
16.  Espace Tajan. Paris. Mardi 12 juin 2007. Arts Décoratifs du XXe siècle, Paris, Espace Tajan, 2007, n°64-65 pp. 62-63. (catalogue de vente, deux panneaux en lap de Foujita)
17.  Espace Tajan. Paris. Mercredi 10 décembre 2008. Arts décoratifs du XXe siècle, Paris, Espace Tajan, 2008, n°48-49 p. 43. (catalogue de vente ; deux panneaux en lap de Foujita -un lapin, un chat-)
18.  SAADE, Gaby, « Le Lap », Arts Déco. Paris. Artcurial. 2 juin 2009, Paris, Artcurial, 2009, p. 50. (réédition du texte du catalogue de vente du 28 mai 2002 ; deux panneaux en lap de Foujita, n°27 et n°60)
19.  Tajan. Monte-Carlo. Café de Paris. Mardi 28 juillet 2009. Art moderne. Art contemporain & Design, Paris, Tajan, 2009, n°58-59, p. 68-69. (catalogue de vente, deux panneaux en lap de Raoul Dufy signés D. et S.C.S.)
20.  SÉAILLES, Jean, La manufacture d’art d’Antony, édition à compte d’auteur, décembre 2009, 36 p. (nombreuses planches en couleur : Foujita, p. 6, 8, 9, 13, 14, 36 ; Janniot, p. 10 ; Raoul Dufy, couverture, p. 11, 27 ; Gounaro, p. 12, 16-17 ; Léon Leyritz, pp. 14-15, 25 ; Jan & Joel Martel, p. 15, 18, 34 ; André E. Marty, p. 20 ; José Mingret, p. 21 ; Gruber, p. 25 ; Aubrun, p. 26 ; Devi Tuszynski, p. 35 ; Dino Abidine, p. 37 ; Charles Fouqueray, p. 37 ; etc.) (un exemplaire est consultable à Bibliothèque Municipale d’Antony ; deux autres exemplaires ont été déposés en juin 2010 à la bibliothèque de l’INHA (2, rue Vivienne : site de la BnF Richelieu : cote 4 Pièce 20115) et à la Bibliothèque des Arts Décoratifs (111 rue de Rivoli, bibliothèque où l’ouvrage devrait être bientôt consultable) ; voir un compte-rendu de l’ouvrage dans : Vivre à Anthony. Bulletin municipal officiel, n°246, p. 34 (30€, pour passer directement commande : Mme Jean Séailles, 23, rue de Raye-Tortue, 92350 Le Plessis-Robinson)
21.  DOUCHIN, Alexis (responsable des archives communales d’Antony), Promenades à Antony. Le patrimoine. Industries & savoir-faire innovants, Antony, Ville d’Antony, 2011, p. 7-8. (plaquette disponible en PDF ici)
22.  DOUCHIN, Alexis, Promenades à Antony. Le patrimoine. Gens de lettres et artistes, Antony, Ville d’Antony, 2012, p. 5. (plaquette disponible en PDF ici)
23.  DELAPLACE, Yves (Dr), José Mingret 1880-1969 [Catalogue de l’exposition 16 novembre 2013-16 février 2014], préface de Marie Lapalus (conservateur en chef des Musées de Mâcon), Mâcon, Musées de Mâcon, novembre 2013.
24.  DOUCHIN, Alexis, LAP. Le ciment-roi de l’Art Déco [plaquette de l’exposition à la Maison des Arts d’Antony 17 septembre-2 novembre 2014], Antony, Ville d’Antony-Maison des Arts, 2014, 20 p. (en vente 6 € à la Maison des Arts d’Antony, RER Antony)

Bibliographie sur la participation des enfants de Spéranza Calo-Séailles à la Résistance
1.      Figures de résistants. Simone et ses compagnons. Simone Séailles « Violette » dans la Résistance, déportée morte pour la France, lettre-préface du général de Gaulle, introduction par Vercors, Paris, Éditions de Minuit, 1947, 204 p. (tiré à 1.500 exemplaires ; un exemplaire consultable à la Bibliothèque Sainte-Geneviève à Paris [4 L SUP 1988 RES])
2.      RÉMY*, Avec les ch’timis. Le réseau Sylvestre-Farmer (ex réseau "W-O"), Paris, France-Empire, 1974, 325 p. * = Gilbert Renault (1904-1984)
3.      LHEUREUX, Danièle, Les Oubliés de la Résistance : Sylvestre Farmer, Paris, France-Empire, 1988, 439 p. ISBN 2-7048-0587-3 épuisé
4.      FIRINO, Yvonne, « Portrait de deux femmes remarquables à Antony : Speranza Calo Séailles, Simone Séailles, résistante-déportée », Antony d’hier et d’aujourd’hui. Bulletin de l’Association pour la Promotion du Patrimoine d’Antony (APPA), n°4, 1991, p. 66-70.
5.      BERTAUX, Pierre (1907-1986), Mémoires interrompus, Hansgerd Schulte (ed.), Paris, Presses Sorbonne Nouvelle, 2000, p. 201-202. ISBN 2-910212149
6.      LHEUREUX, Danièle, La Résistance « Action-Buckmaster ». Sylvestre-Farmer..., Roubaix, Le Geai Bleu éditions, 2001-2002, 2 vols., 175 p.+264 p. (Prix littéraire de la Résistance 2003 ; vol. I, 2001 : ... Avec le capitaine “Michel” ISBN 2-914670-01-X ; vol. II, 2002 : ... Après le capitaine "Michel" ISBN 2-914670-04-04)
7.      Commandant GREGOIRE* (Chef départemental des FFI), La Résistance Armée. Histoire du Maquis de Saint-Mars-du-Désert. Vue d’ensemble de l’action des FFI sur la limite nord Sarthe-Mayenne. Suivie de la liste chronologique des coups de main et de la liste des membres de la Résistance, Rennes, Le Patriote de l’Ouest (Les Cahiers de la Résistance de l’Ouest), sans date, 30 p.+photos. * = Jean Séailles
8.      « Résistance et Maquis. Sur les arrières du front allemand de Normandie en 1944 », Debout-Accrochez. Gazette des Anciens, juillet 2002.
9.      « Le maquis de Saint-Mars-du-Désert », Debout-Accrochez. Gazette des Anciens, mars 2003.
10.  « Résistance et maquis », Debout-Accrochez. Gazette des Anciens, mai-juin 2006.
11.  SEAILLES, Jean, Rebelles et résistants. Histoire du maquis de Saint-Mars du Désert, [Bonneuil-sur-Marne], [Impr. Reprographica], sans date [ca 2006], 149 p.
12.  Libre Résistance. Bulletin d’information et de liaison, anciens des Réseaux de la Section F du S.O.E. (Special Operations Executive), Amicale BUCK, n°20, 2e trimestre 2007 ; et correctif dans n° 21, 3e trimestre 2007.
13.  « Résistance et maquis. Jeunesse dans la guerre », Debout-Accrochez. Gazette des Anciens, juillet-août 2007.
14.  « Hommage à Pierre Séailles », La Lettre de la Fondation de la Résistance, n°52, mars 2008, p. 13.
15.  LHEUREUX, Danièle, De Sylvestre-Farmer à Libre Résistance. Avec les Séailles. De l’ombre à la lumière, Bouvignies, Nord Avril, 2014, 176 p. ISBN 2-36790-034-6

Liste non exhaustive d’anciens élèves de Spéranza Calo-Séailles (si vous êtes parent(s) de l’une des personnes de cette liste, n’hésitez pas à nous contacter)
1.      Mme Felia Agache (née Aimée Félicie Wagnon, épouse de l’architecte Alfred Donat Agache)
2.      Theo Arghiris (au programme de concerts parisiens de 1921 et 1926)
3.      Mlle Aubert
4.      Marie Audebeau
5.      Mlle Madeleine Aurore
6.      Inez Bertail
7.      Mme Hélène Boisvin
8.      Mlle Anne Cadoret
9.      Mlle Marie France Cadoret
10.  Olga Cara
11.  Mme Violette Carrière
12.  Mme Christine Constantinidis
13.  Chrysso Cotsambassi
14.  Mlle Renée de Cauzanec (ou Cozannet ?)
15.  Mme Christine Constant
16.  Mlle Renée Crespel (probable parente de l’artiste Henriette Crespel)
17.  Mlle Francette da Ponte
18.  G. Dabadie
19.  Mlle Linette Eisenchitz
20.  Mme Christine Floberg
21.  Mme Marie Fo[c]quet
22.  Mlle Nicole Géraldi
23.  Mlle Elizabeth Hillerns
24.  Mme Charlotte Hupolox-Julien
25.  Anne-Marie Lambert
26.  Simone Lambert
27.  Mme Alice Laval
28.  Mlle Hélène Le Bourhis
29.  Mme Leyritz (première femme du sculpteur Léon Leyritz, Jeanne Hélène Vesques d’Ourches)
30.  Mlle Hélène Mahmouridi
31.  Mlle Ja[c]quie Maigrot
32.  Mme Maria Manessi
33.  Mme Mado Martel (lien de parenté avec les frères Martel ?)
34.  Mme Ligoa Merle
35.  Mlle Odile Metz
36.  Maritsa Mlinar
37.  Armand Montant
38.  Mme Alexandra Nicolas
39.  Mlle Marie-Rose Paoli
40.  Colette Pernot (1903-2003) (de son nom complet Nicolette Ina Pernot, fille de l’éminent helléniste Hubert Pernot, elle assista son père à l’Institut de Phonétique de la Sorbonne de 1924 à 1930)
41.  Mme Rappard-Chavannes
42.  Mme Marguerite Robert
43.  Jane Simon (professeur de musique à Rennes, ancienne élève de Joseph Wieniawski (1837-1912) pour le piano, elle se produisait notamment dans les Salons de la Maison Bossard-Bonnel)
44.  Mlle Felicia Suster
45.  Mme Rose [Aubert-]Tison
46.  Mlle Georgette Vaffides
47.  Simos Xenos (abréviation de Gerassimos Xenos) (ténor, au programme de concerts parisiens de 1934 à 1947)

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Nous serions heureux de recevoir toutes informations concernant Speranza Calo-Séailles (correspondance, etc.) ou sur des œuvres en lap. De même, nous serions intéressés par toute information concernant le baryton grec Aramis mort en 1932.

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